Villes menacées par la montée des océans, concentration de gaz à effet de serre toujours plus élevée, température mondiale record : les informations alarmistes sur les dérèglements climatiques s'accumulent, mettant sous pression les ministres, réunis à Paris, pour préparer la conférence sur le climat. L'Institut météorologique britannique a apporté, hier, une preuve supplémentaire du réchauffement accéléré de la planète, en annonçant qu'en 2015, la hausse de la température mondiale avait atteint 1°C par rapport à l'ère préindustrielle (1850-1900). Ce bond en avant se traduit déjà par la multiplication des sécheresses et des vagues de chaleur, la fonte accélérée des glaces, l'élévation du niveau des mers et l'acidification des océans. La communauté internationale s'est fixé comme objectif de limiter le réchauffement à 2°C ; faute de quoi, de nombreuses régions du globe deviendraient inhabitables. Pour rester sous cette barre des 2°C, le monde doit donc prendre des mesures radicales pour limiter les émissions de gaz à effet de serre. Or, «chaque année, nous faisons état d'un nouveau record dans les concentrations de gaz à effet de serre», a déploré hier l'Organisation météorologique mondiale, lors de la présentation de son rapport annuel à Genève. En 2014, la concentration moyenne du dioxyde de carbone (CO2), principal gaz à effet de serre, a atteint le niveau inédit de 397 parties par million (ppm). En s'accumulant, le C02, comme le méthane et le protoxyde d'azote, renforce l'effet de serre, ce qui alimente le réchauffement que la planète connaît depuis 150 ans. A trois semaines de la conférence de Paris (30 novembre-11 décembre), qui doit aboutir à un accord mondial contre le réchauffement climatique, un autre rapport publié hier par l'institut Climate Central met en évidence les impacts dévastateurs qu'aura la montée des océans sur certaines grandes villes côtières. Shanghai, Bombay, Hong Kong, Dacca, Jakarta, New York, Tokyo : à très long terme (au moins plusieurs centaines d'années), ces mégalopoles verront leur territoire partiellement recouvert par les eaux, en raison de la dilatation des océans qui se réchauffent et de la fonte des glaciers et des calottes polaires. Le niveau des mers a, en moyenne, déjà gagné 20 cm depuis le début du XXe siècle et le Groupe intergouvernemental d'experts sur l'évolution du climat (GIEC) prévoit qu'à l'horizon 2100, il grimpera encore de 26 à 82 cm par rapport à la moyenne de 1986-2005.