En dépit des assurances des responsables du secteur de l'éducation, des remous se font toujours sentir après plus de quinze jours de la rentrée scolaire. Les critiques viennent, cette fois-ci, des parents d'élèves. S'en est chargé Salah Amar Yahia, président de l'Union des parents d'élèves de la wilaya d'Alger (UPEWA). Lequel ne s'est guère embarrassé, lors de la conférence organisée, hier au siège de l'Union pour lancer des piques acérées contre les responsables du secteur de l'éducation. « L'école étant une institution républicaine, les écoliers doivent bénéficier, où qu'ils se trouvent, des mêmes droits », atteste Amar Yahia qui dénonce le favoritisme et l'exclusion dont pâtissent les élèves. A l'appui de ses dires, il citera le cas des lycéens de la localité d' El Hamiz. Ceux-ci souffrent toujours pour rejoindre leurs classes situées dans la commune d'El Harrach alors qu'ils relèvent de la circonscription administrative de Dar El Beïda. Laquelle, atteste le président, se charge du transport « sans coup férir » des lycéens d'autres localités en les ramenant étudier sur son territoire. Regrettant l'état d'abandon dans lequel se trouvent les enfants scolarisés, Amar Yahia fera remarquer que les parents ont « la hantise » de signer des papiers dans lesquels ils protestent contre cette situation. « Comment le peuvent-ils alors que leurs enfants scolarisés subissent les pratiques insidieuses ? », s'interroge-t-il, plus loin. S'agissant des griefs, toujours réaffirmés, le conférencier rappellera les injustices commises contre des enfants méritants alors que d'autres qui le sont moins sont rachetés. « Allant à l'encontre des deux circulaires ministérielles successives au séisme du 21 mai 2003, des responsables d'établissement ont refusé de racheter des élèves dont la moyenne avoisine le 10. Si l'on n'est pas pistonné, il ne faut pas trop y compter », lance-t-il. Deuxième point sur lequel s'est attelé le président de l'UPEWA : les décisions conjoncturelles dictées par les seules conjonctions politiques. Ainsi, réagissant à la déclaration du ministre de l'Education qui n'avait pas apprécié la manière dont est distribué le manuel scolaire, il dira que l'opération s'apparente à rien moins qu'une « démarche commerciale ». « Sous le prétexte de la réforme menée au pas de charge, l'on nous confectionne en haut lieu des manuels alors qu'ils aurait été plus judicieux d'investir l'argent dans l'équipement dont a grandement besoin le secteur les cantines et des bus de transport des élèves », insiste-t-il. Aussi, la carte scolaire est à revoir, à en croire le conférencier. Les parents d'élèves s'inquiètent de l'angoisse de leurs enfants eu égard aux perspectives qui leur sont offertes. « Le constat est plus préoccupant pour le cycle secondaire où il est institué deux troncs communs. Les littéraires en pâtiront moins. Ceux inscrits dans les filières scientifiques trouveront plus de mal à s'orienter », dira M. Amar Yahia. Les associations des parents d'élèves sont jetées aux orties. « On ne participe pas à la gestion de la solidarité. On ne fait partie que des conseils de gestion et des conseils de discipline. Quand il s'agit de délibérations, c'est comme si on n'est plus là. », regrette-t-il, ajoutant que les instances de l'éducation font appel aux parents quand il s'agit de collecter de l'argent, ce qui est pourtant interdit par une circulaire ministérielle. Le président, visiblement aigri, dira que la fonction de ministre d'Etat est plus qu'intéressante pour le secteur de l'éducation que celle qu'occupe l'actuel « indécrottable » ministre.