Erigée en 1998, la cité des 102 logements dits « CNL » dans le village Larbaâ, commune de Toudja, appréhende chaque jour son présent. Ses habitants se plaignent des dangers qui les guettent et des carences qui leur rendent la vie laborieuse. L'association locale, Izerfan, a pris sur elle les revendications des habitants en attirant l'attention surtout sur « les malfaçons » constatées dans les constructions dont des « fissures importantes sur les murs fermant les escaliers ». Elle en explique les raisons : « L'absence de fondations à même de consolider l'ouvrage qui a été juste posé sur le sol (…), le ferraillage qui devait démarrer des fouilles n'a été en réalité fait qu'au niveau des ceintures, des murettes normalement en béton ont été réalisées en briques et camouflées de parts et d'autres par des fines couches extérieures en béton ». Pour appuyer ces « anomalies », l'association continue de réclamer une commission d'enquête. En attendant, certains des habitants au rez-de-chaussée ont procédé, il y a deux ans, à l'érection de murs de soutènement, ce qui leur a valu des actions en justice introduites par l'APC, et qu'ils réclament d'annuler. Les habitants du premier étage, eux, disent être confrontés au problème de dégradation de toitures. Les uns comme les autres partagent les problèmes d'absence de transport et du ramassage scolaire, la dégradation du réseau eaux usées,… Dans la foulée des revendications, une demande est faite pour régulariser la situation des occupants des 102 Logements par l'octroi des actes de propriété que l'on attend toujours. Cela dit, le danger qu'on craint le plus, comme une épée de Damoclès, a trait à l'emplacement de la cité qui a poussé en contrebas du CW43. On vit ainsi avec la peur qu'un véhicule vienne un jour s'encastrer dans ces immeubles. Un danger permanent que l'on a longtemps réclamé de prendre en charge jusqu'à ce que la direction des travaux publics consente à fournir les glissières demandées. Gardées depuis quelques mois au niveau du parc communal, elles attendent à ce jour leur mise en place. Il reste que, pour la soixantaine de familles habitant la cité, ces glissières ne servent pas pour une totale protection. « Elles apportent tout juste le minimum requis », écrit l'association qui estime que « l'erreur est de localiser ces logements à cet endroit situé en contrebas d'une route empruntée sans cesse par des véhicules et surtout des camions de gros tonnages ». A Larbaâ, le sentiment de délaissement qu'on exprime est nourri par une somme de privations dont celles relatives aux problèmes sensibles d'AEP et de l'électricité. Livrés sans courant ni eau, ces logements n'ont été raccordés au courant électrique qu'il y a deux ans. Soit, plus de cinq années passées avec des raccordements illicites risqués. Le réseau d'AEP dont est dotée la cité n'est, lui, toujours pas fonctionnel, selon le président de Izerfan, Saïdi Mohamed, qui croit savoir que le « budget initial du projet de la cité a inclus toutes ces commodités ».