Très à l'aise devant le micro, une voix douce mais déterminée, animatrice douée, ambitieuse , passionnée et toujours de bonne humeur, Aicha Abdellaoui, s'est révélée au grand public à travers sa fameuse émission hebdomadaire « Tamanokalt n'Tissili » (la dame du Tassili) qu'elle anime depuis plus de 18 ans. Pour elle l'animation radiophonique est un métier à forte utilité sociale. Informer, éduquer, rencontrer et échanger à la fois. Elle nous en parle : Comment êtes-vous arrivée à la radio? Je suis titulaire d'un DEUA en droit des relations économiques internationales et j'ai pu effectuer plusieurs formations professionnelles dans le domaine du journalisme. J'ai d'abord travaillé comme institutrice, ensuite fonctionnaire à la direction des affaires religieuses jusqu'en1997, ou j'ai participé au concours organisé par une commission de la direction générale de la radio nationale en vue d'implanter la radio locale du Tassili. C'était une formidable opportunité pour moi, et depuis, j'ai commencé ma carrière en tant qu'animatrice. Parlez-nous des émissions que vous animez ? J'ai animé plusieurs émissions sociales, culturelles et artistiques en arabe et en tamahaq, à l'instar de « Fi dyafat fanane », « Angham mina Tassili », « Ahla Alamassi », « Bayna Alajyal », « Tissèt n'Handeg » (Miroir de la maison), « Tafaraout n'Takassit » que j'ai co-animée avec mon collègue Mohamed Ilyes. Mais c'est l'émission « El-kafila », qui a été pour moi une expérience capitale et un grand enseignement. C'est à travers cette émission d'investigation que j'ai pu faire le tour de l'ensemble des communes et régions enclavées de la wilaya d'Illizi. « Tarabyat Abr Atheer » mais aussi « Tamanokalt n'Tissili » sont mes émissions fétiches quoique j'ai aussi fait plusieurs plateaux surtout lors d'évènements spéciaux comme les élections ou autres. J'anime aussi les festivités culturelles locales, c'est un effort et investissement sur scène où tu es le premier à confronter le public. Tu dois capter ton public et l'inciter à bien apprécier le spectacle et le suivre. Votre émission phare « Tamanokalt n'Tissili »récolte un grand succès. Quel est justement le secret de son ancrage? Avant tout, je suis très fière de travailler sur cette émission depuis l'ouverture de la radio locale du Tassili en 1997, c'est mon émission sociétale vivante et interactive, diffusée lundi et mercredi de 9h à 10h,J'ai toujours été vigilante à diversifier mes thèmes, on touche à tout, afin d'être à la hauteur, et satisfaire les attentes des auditeurs. L'émission fait aussi un travail de recherche profonde pour la mise en exergue du patrimoine traditionnel, ancestral et culturelle. Elle est parmi les plus écoutées par les femmes du Tassili. Quels sont les animateurs qui vous inspirent le plus ? Khadija Ben Guenna et Zahia Ben Arous. Ce sont des personnes qui me motivent de par leur persévérance et leur talent. Quel est à votre avis l'impact de la radio dans la région du Tassili ? La radio locale du Tassili était toujours un espace de débats et d'échange qui a contribué activement dans le développement local de la région et a permis aux habitants, notamment les femmes, d'exposer leurs préoccupations et points de vue, ainsi, la radio a facilité le rapprochement de l'administration du citoyen. Aussi, elle a joué un rôle primordial dans la sauvegarde de nos traditions et la promotion du produit culturel et civilisationnel de nos ancêtres. D'ailleurs, nous remercions les citoyens qui nous aident sur place, sans oublier les autorités locales, aussi bien les maires, les chefs de daïra ainsi que les walis, lesquels ont compris l'importance de notre travail et qui nous ouvrent les portes et nous facilitent les tâches.