Abdenour Bekka s'est éteint hier à l'âge de 80 ans. Le défunt a consacré sa vie à l'Algérie et ses jeunes. A 19 ans, il a rejoint la Révolution pour chasser le colonisateur. Né le 30 septembre 1935 à M'sila, le jeune Abdenour n'a pas hésité à répondre à l'appel du Front de libération nationale et a pris les armes pour participer au combat libérateur. A l'indépendance, il a été promu au grade de colonel. Homme humble, courtois, il a traversé son époque en restant proche du peuple. Ses états de service l'attestent. Il a d'abord assumé les responsabilités de directeur des sports militaires dans les années 1970. Sous sa direction, le sport militaire s'est illustré régulièrement dans le concert des nations. Les sportifs algériens se distinguaient dans toutes les compétions auxquelles ils prenaient part. Son sens de l'organisation et de la gestion a été un plus pour le sport militaire. En 1975, il a pris les commandes de la Fédération algérienne de football (FAF) et avait pour secrétaire général le défunt Omar Kezzal. Il a été à la base du premier succès international de l'équipe nationale de football qui a remporté la médaille d'or lors des Jeux méditerranéens de 1975. Il a quitté ses fonctions de président de la FAF en 1978. En 1979, il a été nommé ministre des Postes et Télécommunications, avant de prendre le portefeuille de ministre de la Jeunesse et des Sports en 1981. Il présida le Comité olympique algérien (COA) de décembre 1983 à mars 1984. Ce monument du mouvement sportif national a tiré sa révérence après une longue maladie. Il a gardé le contact avec le MSN jusqu'à son dernier souffle. Il n'était jamais en retard pour féliciter les athlètes pour leurs exploits ou partager leurs peines et douleurs. En 2012, au summum de la crise qui secouait le Comité olympique, il a pris l'initiative, avec Si Mohamed Baghdadi, de proposer ses services pour une médiation entre les deux parties du COA qui se déchiraient, alors qu'il ne restait que 3 mois avant le début des Jeux olympiques de Londres. Cet homme immense, ce père très attentionné, ce dirigeant d'une envergure et d'une stature à nul autre pareil est parti rejoindre son Créateur sans bruit, ni éclat. Depuis hier, le sport algérien est orphelin d'un homme d'une droiture exemplaire. Son nom restera étroitement lié à l'histoire de l'Algérie ainsi qu'aux plus belles pages de l'histoire du sport. Il a été récompensé par l'Ordre du mérite olympique ainsi que l'Ordre du football national, il y a quelques mois. Le regretté sera inhumé, cet après-midi, au cimetière Sidi Yahia après la prière du dohr. En cette pénible et douloureuse épreuve, la rédaction sportive d'El Watan présente ses condoléances à sa famille, partage sa douleur et son chagrin et prie Dieu Tout-Puissant et Miséricordieux d'accueillir le défunt en Son Vaste Paradis. «A Dieu nous appartenons et à Lui nous retournons.»