Machaïtou fi charaâ Zighoud Youcef (J'ai emprunté le boulevard Zighoud Youcef), tel est le titre du dernier recueil de poèmes d'Ahmed Achouri, publié par El Djahidhia avec le concours du Fonds national de la promotion des arts et de la littérature du ministère de la Culture. Le recueil porte le titre d'un poème sur les beautés de Skikda et sur Zighoud Youcef. Ahmed Achouri passe pour être le poète de la nature par excellence, des fleurs, enfin de la flore. Dans pratiquement tous ses poèmes, - il en est à 21 recueils -, depuis son premier poème publié dans la revue Amel en 1970, il ne cesse de chanter la nature, il en fait son dada, son credo, il la sacralise ; il écrit avec la même fraîcheur de la jeunesse, sinon avec plus de fraîcheur et de candeur qu'avant. Une poésie lyrique, idyllique, parfois épique mais toujours chantant les diaprures et les mélodies bucoliques. La poésie ne fait pas recette, vous n'en avez pas assez de taquiner la muse ? « Assez ? Mais la poésie, c'est la vie », répondra-t-il sur un ton décidé et non moins catégorique. Vrai, il ne taquine pas la muse, elle est sa compagne, il en est merveilleusement incurable. Il vient d'achever un autre recueil qu'il intitulera Tizi Ouzou. D'une balade qui l'a mené dans différents coins de cette région, il est revenu tout transporté de joie et d'extase. Extraordinairement impressionné par la simplicité de la vie des habitants de la Kabylie, « les hommes des montagnes », il l'exalte superbement dans son recueil. Il est tout autant enchanté par la vie et la poétique de Mouh Ou Mhand, « amoqrane echouâra ». On comprend aisément les églogues de ce fils d'Héliopolis et de la Seybouse quand on sait que la nature y est tout simplement paradisiaque, surtout lors de la saison vernale.