A plus de 80 officiers et officiers supérieurs représentant 64 pays prennent part à la 9e session de l'Atelier pour les officiers supérieurs sur les règles internationales régissant les opérations militaires (Swirmo) organisé par le Comité international de la Croix-Rouge (CICR). Cette rencontre, qui se déroule pour la première fois dans un pays arabe, intervient dans le cadre des relations de coopération entre l'Algérie et le CICR, dont le président est présent en Algérie. «Cette formation – qui sera dispensée par le CICR au profit de plus de 80 hauts officiers issus de nombreux pays, en partenariat avec le gouvernement algérien et le ministère de la Défense nationale – s'inscrit dans le cadre des relations stratégiques avec l'Algérie en tant que partenaire stratégique de longue date et avec lequel nous voulons renforcer les liens», a signalé, vendredi, Peter Maurer, président du CICR, lors d'une conférence de presse animée conjointement avec Saïda Benhabyles, présidente du Croissant-Rouge algérien (CRA), au siège de l'organisation. Selon M. Maurer, l'objectif de cette réunion est d'«apporter des conseils aux militaires, discuter avec eux du respect et de l'application du droit international humanitaire, mais aussi des problèmes concrets auxquels ils font face». Mettant en avant les difficultés rencontrées par son organisation dans les zones de conflit impliquant des acteurs atomisés non étatiques qui respectent pas les règles du droit humanitaires (attaques contre les installations et le personnel de l'organisation), Maurer a précisé que les cours, organisée en coopération avec le ministère de la Défense (MDN), permettront au comité d'«avoir des échanges avec aussi bien le gouvernement que le CRA sur une meilleure articulation des soucis humanitaires par rapport aux armées et aux porteurs d'armes (militaires)». Les conflits dans le monde, mais aussi les flux migratoires, étaient au centre des discussions entre le CICR et le CRA. Selon le conférencier, le sommet de La Valette sur l'immigration, tenu les 11 et 12 novembre dernier à Malte, «était très important dans la mesure où il a diminué les clivages d'approches entre les pays africains et européens en termes de gestion des flux migratoires». Ce type de rencontre, ajoute-il, «aidera à trouver une politique cohérente en matière de gestion de ce phénomène». Selon M. Mauer, la prise en charge doit prendre en compte essentiellement la «vulnérabilité» du migrant, et non pas, comme le préconisent les politiques nationales, son statut de réfugié. Une conférence internationale du Comité se tiendra début décembre prochain. L'Algérie, qui sera représentée par le CRA, «aura sans doute son mot à dire concernant les questions inscrites à l'ordre du jour, dont les attaques contre les hôpitaux et les personnels de santé, les violences sexuelles dans les périodes de conflit ou lors de la désintégration des sociétés», a souligné le président du CICR.