L'Etat Islamique (EI) a misé sur un vendredi 13 pour perpétrer l'une des plus sanglantes tueries de civils jamais connues dans l'histoire contemporaine de l'Europe. Près de 130 morts et des dizaines de blessés graves. Un bilan catastrophique qui plonge la plus belle ville du monde dans le deuil. La France a reçu une cascade de messages de soutien, y compris du royaume wahhabite, de l'Iran et de la Grande Mosquée Al Azhar. L'heure est grave et c'est peu dire ! L'EI a marqué des points et engrangé beaucoup de dividendes à la suite de cette agression barbare contre une population sans défense, en sacrifiant huit de ses fanatiques combattants. L'organisation a montré qu'elle pouvait frapper durement et à n'importe quel moment les Etats qui se sont ligués contre elle en Irak et en Syrie. Elle a également ébranlé le système Schengen en amenant certains Etats européens, avec la France, à fermer les frontières aériennes et terrestres. Une situation inédite qui aura des répercussions néfastes sur les milliers de migrants errant sur les routes à la recherche d'une terre d'asile. Le drame que vient de subir la France va certainement changer le cours des événements sur le plan politique, notamment lors des prochaines élections régionales, avec un retour en force de l'extrême droite. La stigmatisation des migrants et des Français d'origine maghrébine se fera sentir de manière notable. Les réseaux proches de Daech tenteront bien entendu d'en tirer profit afin de nourrir des sentiments antifrançais dans le cœur de la population musulmane, victime d'exactions ou de représailles. Le terreau est là. Tout porte à croire que l'organisation terroriste envisage de frapper à nouveau la capitale française. De l'avis des experts, cette éventualité est fort probable et ce qui rend cette perspective cauchemardesque, c'est que Daech a l'avantage du terrain et peut choisir le lieu et le moment pour perpétrer d'autres attentats. L'Etat français savait qu'il allait être ciblé par Daech dès lors qu'il a décidé d'opérer des raids aériens contre l'organisation terroriste en Syrie. Mais il n'avait probablement aucune idée de l'ampleur des attentats projetés. Daech a certainement développé une stratégie inédite en ouvrant un nouveau front. Car sur le terrain militaire, l'EI subit revers sur revers grâce aux frappes aériennes russes, américaines et françaises. La suite des événements risque de s'avérer dramatique. D'autres vendredis noirs sont à redouter.