Le ministre du Commerce, El Hachemi Djaâboub, s'est rendu, hier, premier jour du Ramadhan, dans la région de Tipaza, pour s'enquérir de la situation au niveau du marché de gros des fruits et légumes d'Attatba, avant de visiter une unité de production de lait à Sidi Amar, d'une capacité quotidienne de 32 000 litres, pour ensuite se diriger vers l'extrême ouest de la wilaya, afin de s'informer sur l'état d'avancement des travaux d'aménagement du nouveau marché de gros de fruits et légumes de Damous, qui se composerait de 24 carreaux. Le ministre s'est aperçu de la tendance à la baisse des prix, selon ses propos, en lisant la mercuriale du marché de gros d'Attatba, qui indiquait les prix au kilogramme de certains légumes, tels que la pomme de terre de 35 à 38 DA, la tomate de 15 à 30 DA, le poivron de 20 à 25 DA, la courgette de 35 à 40 DA et la carotte de 28 à 33 DA. « Regardez, les prix sont à la baisse, alors qu'il y a une énorme différence avec les prix pratiqués au niveau des marchés de détail. C'est un non-sens. Aujourd'hui, nous ne parlons pas de prix, mais de mercuriale, d'autant plus que le problème de la quantité ne se pose plus », lance-t-il à l'adresse des journalistes. Le marché de fruits et légumes d'Attatba est équipé d'une surface couverte de 7 560 m2 et d'une plate-forme aménagée en carreaux de 1 940 m2, de 10 chambres froides et d'une aire de stationnement pour 750 véhicules. L'affichage de la mercuriale le jour de la visite du ministre du Commerce n'a pas laissé indifférentes les mauvaises langues, certains étaient étonnés de voir les prix affichés ce jour-là. El Hachemi Djaâboub n'a pas fait de commentaire, en revanche, ni sur le prix de la crevette à 1500 DA/kg, ni encore sur celui de l'espadon à 400 DA/ kg ou le merlan à 600 DA/kg au niveau de la pêcherie, ni sur l'absence d'hygiène et ni sur les conditions de vente aux consommateurs qui laissent à désirer (sur le trottoir). Traçabilité de la marchandise Lors d'un point de presse tenu au siège de la wilaya, le ministre du Commerce a abordé la question sur les relations entre l'OMC et l'Algérie. « C'est un chantier de conjoncture, il n'y a pas de ministère de l'OMC », explique-t-il. Il a reconnu que l'Algérie enregistre un important déficit en matière d'infrastructures commerciales. « Il faut créer des marchés de gros, des marchés de proximité et des marchés couverts pour permettre aux producteurs des fruits et légumes d'écouler leurs produits d'une part et pour permettre à l'Etat de mieux contrôler les transactions d'autre part. A l'échelle nationale, il y a 42 marchés de gros qui reçoivent seulement 40% de la production nationale. 60% de cette production sont commercialisés à travers les réseaux de l'informel. La construction et l'aménagement des espaces de ventes favorisent le réel contrôle et le suivi », déclare-t-il. El Hachemi Djaâboub a mis en garde les consommateurs sur la traçabilité de la marchandise. « Si l'étiquetage n'est pas écrit en arabe, précise-t-il, sachez que ce produit n'est pas légal. » Le ministre du Commerce qui avait affiché une sérénité tout au long de « cette virée ramadhanesque », pour illustrer la bonne santé au niveau de son secteur, a fait savoir que son département ministériel s'apprêterait à recruter 1500 universitaires à compter de 2007 et acquérir de nouveaux équipements pour doter ses structures décentralisées, afin d'améliorer les conditions de travail de ses « troupes ». La solution à la flambée des prix demeure conditionnée par la disponibilité des infrastructures commerciales, en mesure d'absorber toutes les productions. Les spéculateurs ont encore du temps devant eux pour saigner les ménages, d'autant plus que le pouvoir d'achat ne cesse de se détériorer au fil des ans, en dépit de ce que rapportent le pétrole et le gaz en milliards de dollars.