«L'Algérie à l'avant-garde du tiers-monde» «En février 1965, Che Guevara participe à un séminaire de solidarité ''afro-asiatique''. Alger devient la ''Mecque des révolutionnaires''. On parlait beaucoup de panarabisme, d'Union arabe et du succès populaire du voyage de Nasser à Alger. Cette allégresse avait conduit le président Ben Bella à exalter l'Unité arabe. L'immense clameur qui déferla suite à la visite du Raïs à Alger se répercuta d'écho en écho pendant des mois en Algérie, à travers les médias, les photos, la propagande, le courrier des lecteurs d'Alger républicain. Parfois, quand je passe devant l'hôtel Aletti devenu Safir, où sont organisées les réceptions, des photos agrandies de toutes ces manifestations y servent de décoration. Admiratif de cette révolution populaire, anti-impérialiste, je voulais m'engager. Tout cet environnement entretenait la foi révolutionnaire. Comment ne pas être sous le charme d'une révolution, comment ne pas y adhérer !»Aïssa Kadri In Instituteurs et enseignants en Algérie 1945-1975 Histoire et Mémoires «La dépossession de ma famille ? Elle me touchait peu» «Quand la nationalisation arriva, j'avais le cœur léger. J'étais prise ailleurs, immergée dans le nouveau pays. Ce qui se rattachait au passé n'avait plus beaucoup de sens pour moi. Dire que j'étais contente de cette nationalisation serait exagéré, mais je croyais en la révolution en général et aux vertus de la révolution agraire pour nous en rapprocher (…) La révolution agraire ? Quoi de plus normal. La dépossession de ma famille ? Elle me touchait peu. Ne suivais-je pas une trajectoire qui ne devait plus rien aux possessions, à la fortune et à l'argent ? (…) ''La maison pourfendue'' désigne ce qu'elle est devenue aujourd'hui. De vingt ans en vingt ans, la maison n'a cessé de se défaire. Aund je l'ai revue après la ''restitution'', les terres nationalisées ayant été rendues, dans un inutile et cruel mouvement de yo-yo de l'histoire, elle avait subi pendant presque vingt ans l'occupation sauvage des sans-terre et des sans-abri qui s'y étaient installés indûment à la faveur de la nationalisation de la ferme». In Une éducation algérienne «En février 1965, Che Guevara participe à un séminaire de solidarité ''afro-asiatique''. Alger devient la ''Mecque des révolutionnaires''. On parlait beaucoup de panarabisme, d'Union arabe et du succès populaire du voyage de Nasser à Alger. Cette allégresse avait conduit le président Ben Bella à exalter l'Unité arabe. L'immense clameur qui déferla suite à la visite du Raïs à Alger se répercuta d'écho en écho pendant des mois en Algérie, à travers les médias, les photos, la propagande, le courrier des lecteurs d'Alger républicain. Parfois, quand je passe devant l'hôtel Aletti devenu Safir, où sont organisées les réceptions, des photos agrandies de toutes ces manifestations y servent de décoration. Admiratif de cette révolution populaire, anti-impérialiste, je voulais m'engager. Tout cet environnement entretenait la foi révolutionnaire. Comment ne pas être sous le charme d'une révolution, comment ne pas y adhérer !»Aïssa Kadri In Instituteurs et enseignants en Algérie 1945-1975 Histoire et Mémoires «La dépossession de ma famille ? Elle me touchait peu» «Quand la nationalisation arriva, j'avais le cœur léger. J'étais prise ailleurs, immergée dans le nouveau pays. Ce qui se rattachait au passé n'avait plus beaucoup de sens pour moi. Dire que j'étais contente de cette nationalisation serait exagéré, mais je croyais en la révolution en général et aux vertus de la révolution agraire pour nous en rapprocher (…) La révolution agraire ? Quoi de plus normal. La dépossession de ma famille ? Elle me touchait peu. Ne suivais-je pas une trajectoire qui ne devait plus rien aux possessions, à la fortune et à l'argent ? (…) ''La maison pourfendue'' désigne ce qu'elle est devenue aujourd'hui. De vingt ans en vingt ans, la maison n'a cessé de se défaire. Aund je l'ai revue après la ''restitution'', les terres nationalisées ayant été rendues, dans un inutile et cruel mouvement de yo-yo de l'histoire, elle avait subi pendant presque vingt ans l'occupation sauvage des sans-terre et des sans-abri qui s'y étaient installés indûment à la faveur de la nationalisation de la ferme». In Une éducation algérienne