Nombre de pays européens ont élevé leur niveau d'alerte, alors que leurs services de sécurité s'activent à neutraliser les cellules terroristes. Un climat de psychose s'installe et plusieurs manifestations sportives et artistiques sont annulées. Depuis les attentats de Paris ayant coûté la vie à 129 personnes, l'Europe est plongée dans un climat de psychose, surtout que le groupe terroriste Daech a menacé de mener de nouvelles actions dans un avenir proche. Tous les pays de l'Union européenne (UE) sont sur le pied de guerre. Partout, les services de renseignement s'activent à neutraliser ou démanteler au plus vite les réseaux extrémistes — qui ont proliféré dans l'espace Schengen ces 30 dernières années — afin d'éviter que se reproduise le scénario du massacre commis en région parisienne vendredi dernier. A l'image de la France qui a décrété l'état d'urgence et sorti l'armée dans les rues de Paris, l'ensemble des Etats européens ont mis en place des mesures de sécurité exceptionnelles. Face aux risques élevés d'attentat, rien n'est laissé au hasard. Par précaution, des manifestations culturelles et sportives sont annulées dans de nombreuses capitales. C'est le cas de la Belgique, qui a relevé son niveau d'alerte et qui entend le maintenir tant que Salah Abdeslam, suspect-clé des sanglantes attaques de Paris, peut-être lourdement armé, poursuit sa cavale. Le gouvernement belge a, par ailleurs, déployé mardi des soldats sur les sites les plus sensibles. Le match de gala Belgique-Espagne, auquel devaient assister quelque 50 000 supporters mardi soir à Bruxelles, a été annulé. Concerts et matchs annulés Même topo en Allemagne où le saxophoniste américain Maceo Parker a annulé son concert prévu mardi soir à Hanovre (nord de l'Allemagne), non loin du stade où devait se tenir le match de football Allemagne - Pays-Bas, annulé aussi en raison d'une menace d'attentat. Le match de football Allemagne - Pays-Bas, présenté comme un «symbole de liberté» après les attaques de Paris, a été annulé in extremis mardi soir en raison d'une menace d'attentat, sans que la police n'ait découvert d'explosif ni arrêté de suspect. Le chef de la police de Hanovre, Volker Kuwe, avait indiqué, plus tôt dans la soirée à la chaîne publique ARD, disposer d'«indices sérieux selon lesquels un attentat à la bombe était prévu ce soir au stade». Deux vols Air France déroutés Le transport aérien n'est pas épargné. A la suite de menaces anonymes évoquant la présence d'une bombe à leur bord, deux vols Air France à destination de Paris ont été déroutés mardi soir, après leur décollage des Etats-Unis. Après vérifications, il s'avérera qu'il n'y avait aucun explosif à bord des deux appareils. «Les avions ont fait l'objet de menaces anonymes après leur décollage», avait annoncé Air France dans un communiqué. L'un des avions avait été dérouté vers Salt Lake City, dans l'Utah (ouest des Etats-Unis), après avoir décollé de Los Angeles, tandis que le second, parti de Washington, s'est posé à Halifax, au Canada (est). Les deux avions — le vol 65 au départ de Los Angeles avec 497 passagers, et le vol 55 au départ de l'aéroport de Washington-Dulles avec 262 personnes à bord — ont atterri sans problème. «Comme mesure de précaution et afin de mener toutes les vérifications de sécurité nécessaires, Air France (...) a décidé de solliciter l'atterrissage des deux appareils», avait annoncé la compagnie. Elle avait ajouté qu'une enquête était en cours pour identifier la «source des appels téléphoniques». Le Danemark assure ses arrières Le même climat de peur règne au Danemark et en Suède où les polices des deux pays ont relevé, aussi, d'un cran leur niveau d'alerte contre le risque terroriste. Au Danemark, le «niveau d'alerte interne» a été fixé à «préparation considérablement élevée». La police a invoqué dans un communiqué «la situation incertaine dans un certain nombre de pays d'Europe». Elle a précisé en outre que les services de sécurité n'avaient «pas changé l'évaluation de la menace terroriste contre le Danemark, toujours vue comme sérieuse». Aperçu du climat de suspicion qui règne dans ce pays : hier, l'un des deux terminaux de l'aéroport de Copenhague a été brièvement évacué à la mi-journée, après que deux hommes eurent été entendus en train de discuter de la présence d'une bombe dans leurs bagages. Après enquête, il s'avéra qu'il ne s'agissait que d'une blague de mauvais goût. La Suède a pris la même mesure quelques heures plus tard, en fixant le niveau de menace à «élevé». «La décision a été fondée sur des données du Centre national d'évaluation de la menace terroriste», groupe de travail réunissant des experts de plusieurs branches de l'Etat, ont indiqué les services de sécurité dans un communiqué. «L'une des raisons est que les services de sécurité ont reçu des renseignements concrets», ont-ils ajouté.