Les gens de passage qui traversent chaque jour la place de la République sont à la fois ahuris et indignés par le spectacle affligeant qui s'offre à leurs yeux. D'abord, l'endroit est devenu un lieu de retrouvailles pour les jeunes chômeurs, oisifs, et un refuge pour des ivrognes qui s'adonnent, à l'intérieur des carrés de son jardin détérioré, à l'ombre des palmiers, à des beuveries devant des passants interloqués. Ensuite, la dégradation de la place est devenue telle que les citoyens n'ont cessé, depuis de nombreux mois, d'exprimer leur colère et de réclamer aux responsables des instances locales concernées sa réhabilitation mais en vain. Plus grave encore, la place, autrefois motif de fierté pour les riverains, pour son jardin verdoyant agrémenté par un jet d'eau lumineux, s'est transformée aujourd'hui en véritable dépotoir. Déchets ménagers et toutes sortes d'immondices y sont déposés à même le sol, à ciel ouvert, soit par incivisme, soit de façon délibérée, la nuit tombante, par des restaurateurs et cafetiers des alentours dans une impunité totale. Laxisme Au mois de juillet dernier, indique une source de l'APC, un vice-président avait lancé des avertissements verbaux à ces commerçants qui ont cessé pendant un laps de temps de déposer les ordures ménagères sur la place de la République avant de passer outre ces avertissements quelques jours plus tard. Pourtant, l'article 56 de la loi n°01-19 du 12 décembre 2001 relative à la gestion, au contrôle et à l'élimination des déchets, est explicite à ce sujet : « Toute personne physique exerçant une activité industrielle, commerciale, artisanale ou toute autre activité qui jette, abandonne des déchets ménagers et assimilés ou refuse d'utiliser le système de collecte et de tri mis à sa disposition par les organes désignés à l'article 32 de la présente loi, est punie d'une amende de 10 000 DA à 50 000 DA. En cas de récidive l'amende est portée au double ». La même source reconnaît toutefois que les textes réglementaires en la matière existent, mais elle demeure sceptique quant à leur mise en œuvre pour cause de laxisme flagrant qui caractérise les services concernés qui doivent agir pour mettre un terme à une situation d'insalubrité déplorable qui n'a que trop duré dans la commune. Pourtant, de simples citoyens suggèrent à la municipalité, en concertation avec la tutelle, d'utiliser, dans le cadre d'un mouvement de redéploiement des agents de la Garde communale, pour cette mission de surveillance et de protection de la place de la République jadis vitrine de la ville comme de l'ensemble des lieux publics qui sont gravement touchés par des actes de vandalisme et par l'insalubrité.