Regroupés dans une fédération constituée de 11 associations englobant plus de 600 chasseurs, dont 240 activent au sein de l'Association de la capitale des Hauts-Plateaux, les 600 chasseurs de la wilaya ne pouvant indéfiniment supporter certaines entraves et une marginalisation ne disant pas son nom, poussent un coup de gueule. Contenant quelques vérités crues, celui-ci risque d'éclabousser certains. Fondée en 1970, la fédération est, pour des raisons évidentes, gelée depuis 1990. Avec l'avènement de la nouvelle loi relative aux associations, celle de Sétif reprend son activité mais «sur le papier» uniquement. Puisqu'elle est interdite de «sortie» sur le terrain : «Malgré les innombrables correspondances adressées à différentes instances, notre activité demeure inexplicablement suspendue. Mais à chaque lancement d'une campagne de lutte contre les chiens errants, on se rappelle de notre existence. Le moment est venu pour que cesse cette manière de faire qui n'arrange personne. On doit savoir qu'en l'absence de gardes de chasse, les braconniers s'adonnent non seulement à cœur joie, mais massacrent des espèces en voie de disparition. Pour preuve, le lièvre n'existe presque plus à Sétif, où la perdrix ‘gambra' rouge, spécifique à l'Afrique du Nord, est, elle aussi, décimée. Alors que les espèces prédatrices telles que les corbeaux et garde-bœufs pullulent», tonnent des chasseurs qui en ont sans nul doute gros sur le cœur. «Activant pourtant selon la réglementation en vigueur, notre fédération disposant bel et bien d'un agrément délivré par les structures de la République est, pour on ne sait quelle raison, ignorée. Pour étayer nos propos, un lâcher de canards colverts a été effectué dernièrement dans deux lieux de la wilaya de Sétif sans la présence de la fédération de chasse. Les organisateurs n'ont apparemment pas jugé utile de nous associer à cette mission. Mieux encore, celle-ci a été réalisée sans étude des règles obligatoires des opérations de repeuplement. Effectuée dans la discrétion la plus totale, l'opération a été une autre aubaine pour certains braconniers, qui ont exterminé une bonne partie de ce lâcher», précisent nos interlocuteurs, estimant que l'ouverture de la campagne cynégétique est le seul moyen pour mettre un terme à l'anarchie et au braconnage…