Trente-cinq ans après l'unique participation algérienne à la phase finale des Jeux olympiques de Moscou de 1980, la sélection nationale des U23 rêve des JO de Rio, l'été prochain au Brésil. Pour y parvenir, l'équipe algérienne, drivée par le Suisse André-Pierre Schürmann, devra impérativement terminer la compétition parmi les trois premières nations africaines lors du championnat d'Afrique des U23, qui débutera demain au Sénégal. Et pour atteindre cet objectif, il faudra d'abord batailler au sein du groupe B composé des solides sélections que sont l'Egypte, le Mali et le Nigeria. Cela ne sera pas une mince affaire, mais les Algériens veulent y croire. Depuis son intronisation au mois de juillet 2014, l'entraîneur suisse a multiplié les stages ; toutefois, les Verts n'ont pas disputé beaucoup de matches officiels. Une seule confrontation en aller et retour face à la Sierra Leone, de surcroît à Blida (2-0 et 0-0), avait permis aux Verts de valider leur ticket pour la phase finale du championnat d'Afrique des moins de 23 ans. C'est donc demain que débutera la vraie compétition pour le coach Schürmann et ses joueurs avec déjà un grand défi, celui de sortir indemne du très relevé groupe B. SANS PROS Contrairement à la précédente compétition africaine disputée au Maroc en 2011, où les Verts sous la conduite d'Aït Djoudi avaient été renforcés par de nombreux éléments évoluant à l'étranger, aucun joueur pro ne sera dans l'effectif. A l'époque, des joueurs comme Mehdi Abeïd (Newcastle), Amir Sayoud (Al Ismaïly), Yugurtha Hamroun (Chernomorets- Bulgarie), Mohamed Chalali (Abderdeen) avaient pris part à cette compétition. Ce n'est pas le cas cette fois-ci. En effet, parmi le groupe retenu, seuls les joueurs évoluant dans le championnat algérien ont été convoqués. Les deux professionnels, Ramy Bensebaini (Montpellier) et Rachid Aït Athmane (Gijon) ne pourront pas prendre part à cette compétition en raison du refus de leurs clubs de les libérer. Les formations de Montpellier et de Gijon ont justifié leur décision par le fait que cette compétition n'était pas inscrite dans le calendrier international de la FIFA. Toutefois, les Verts ont réussi à récupérer les joueurs Chita et Darfalou qui étaient incertains pour cette phase finale de la CAN des U23 et leur expérience peut s'avérer fort utile. DEFI Placée dans le groupe B avec l'Egypte, le Mali et le Nigeria, la sélection algérienne sait qu'elle devra hausser son niveau de jeu pour pouvoir rivaliser avec ces trois pays qui ont une tradition chez les jeunes. C'est d'ailleurs ce qu'a recommandé le défenseur Ayoub Abdellaoui face à ces trois grandes nations du football avant d'ajouter : «Les joueurs sont très motivés. Nous espérons seulement être au top les jours de match.» Le joueur Zineddine Ferhat abonde dans le même sens en déclarant : «J'espère que notre expérience en Ligue des champions d'Afrique nous servira dans cette compétition continentale.» Mais pour nombre de joueurs, le premier rendez-vous face à l'Egypte sera très important pour la qualification. Toutefois, Darfalou a bien relativisé en affirmant que lors du Mondial-2014 l'Algérie avait perdu devant la Belgique (1-2) avant d'arracher sa qualification par la suite face à la Russie après son nul (1-1). Cela ne veut nullement dire que l'équipe va jouer la main sur le frein, bien au contraire. «L'Algérie va tout donner pour gagner», promet l'attaquant Darfalou. RÊVE L'équipe algérienne n'a plus pris part aux Jeux olympiques depuis la seule compétition jouée à Moscou en 1980. A l'époque, les coéquipiers de Guendouz, Assad et autres Belloumi avaient atteint les quarts de finale, avant de s'incliner devant la Yougoslavie de l'époque sur le score de 3-0. Depuis, l'Algérie court toujours derrière une qualification, sans succès. En 2011, les Verts, emmenés par les Chafaï, Belameri et Belkalem avaient la possibilité de se qualifier, surtout après leur victoire devant le Sénégal lors du premier match du groupe. Ils ont toutefois été battus par le Maroc (1-0), avant de sombrer complètement face au Nigeria lors du dernier match (1-4). Aujourd'hui, ce sont de nouveaux joueurs qui veulent relever ce défi. Ayoub Abdellaoui dira à ce propos : «La qualification aux JO, c'est le rêve de tous les joueurs, du staff, mais aussi du président de la FAF.» TROIS TICKETS En plus du trophée continental que vont se diputer huit équipes du 28 novembre au 12 décembre, trois formations pourront décrocher à l'issue de cette compétition le ticket qualificatif aux Jeux olympiques de Rio, prévus l'été prochain au Brésil. En plus du groupe B composé de l'Algérie, l'Egypte, le Mali et le Nigeria, il y a des prétendants dans l'autre groupe A avec les sélections du Sénégal, la Tunisie, la Zambie et l'Afrique du Sud. Par ailleurs, le comité d'organisation de la compétition a annoncé il y a plusieurs jours que tout est fin prêt pour le coup d'envoi de cette compétition qui réunira les meilleures nations du football africain. L'auteur des dix buts lors du dernier Mondial avec le Nigeria, vainqueur de la compétition, Victor Osimhen, 17 ans, sera certainement l'attraction de ce rendez-vous. En plus du Nigeria, l'Egypte, le Mali et le Sénégal font figure de favoris dans cette compétition.
