Finies les grandes bagarres une demi-heure avec le f'tour ; finis les vols aussi spectaculaires que macabres que les marchés qui ont coûté la vie à trois jeunes à la fleur de l'âge, il y a deux ans ; finis les jeux dangereux qui signifient avant tout bain de sang. Le Ramadhan 2006 s'annonce bien, pensent les habitants de Ouargla dont les yeux sont désormais habitués à la présence massive d'agents de l'ordre dans les principaux carrefours et marchés de la ville. Le dispositif sécuritaire mis en place à proximité des écoles et des rues commerçantes depuis quelques jours par la sûreté de la wilaya de Ouargla a le double objectif de maintenir l'ordre et de dissuader les voleurs et autres pickpockets qui sévissaient en maîtres des lieux, des années durant. Au marché du ksar, le dispositif est le plus renforcé, puisqu'il s'agit du lieu le plus fréquenté de la ville. Dès le matin, le flux des véhicules est maîtrisé et une tournée régulière est effectuée par les gardes communaux. Le mouvement est moins invisible à Souk Sidi Belabbès et Souk Essebt, où la démolition du premier pour rénovation et la fermeture du second après un incendie font que les marchands de ces deux marchés couverts s'agglutinent comme ils peuvent dans le peu d'espace disponible où, par miracle, on est tranquille pour faire son marché sans heurts. Au rond-point Che Guevara, principale rue commerçante de la ville où règnent les vendeurs de tabac et stupéfiants en maîtres absolus, il fait bon de voir le véhicule de police le matin comme le soir. Les autres carrefours, tels que celui du lycée Ali Mellah ou encore celui de Souk El Hadjar, subissent le même contrôle avec des brigades fixes. Elles sont bien lointaines les veillées où personne ne s'aventurait dans certains coins, de peur d'une agression. L'amélioration de l'éclairage public aidant, les habitants de Ouargla sentent qu'ils peuvent sortir à toute heure du jour ou de la nuit avec l'assurance d'appeler un policier qui ne sera pas très loin en cas de problème. Une large satisfaction quant à ce sujet est observée et beaucoup de femmes sont désormais dans la rue, même le soir, pour une agréable marche au retour d'une visite ou de quelques emplettes. L'ambiance ramadhanesque s'est installée en douceur cette année, à l'inverse des années précédentes avec une tendance massive des femmes à la participation à la prière des taraouih. Pourvu que cela dure, diront les uns ; les choses ont changé depuis l'installation du nouveau chef de sûreté de wilaya, diront les autres. M. Badis a en effet commencé par un redéploiement de ses effectifs au niveau des sûretés urbaines et l'ouverture de nouvelles sûretés dans certains quartiers chauds, en plus d'un renforcement de la présence des agents dans la rue en uniforme. Des actions nouvelles qui ont boosté la sécurité dans les quartiers et conforté la confiance du citoyen.