La Conférence de Paris sur le climat, COP21, s'ouvre aujourd'hui avec une journée d'avance sur la date initialement prévue, afin d'essayer de mettre en place un accord préalable par les représentants des Etats signataires de la Conference Of the Parties (COP). Néanmoins, les «choses sérieuses» vont commencer demain au Bourget, dans la région parisienne, où 152 chefs d'Etat et de gouvernement vont ouvrir officiellement les négociations avec l'objectif crucial de signer enfin un accord final répondant aux enjeux environnementaux mondiaux, applicable d'ici 2020. Dernière chance pour sauver la planète ? Le gouvernement français, qui organise cette 21e édition de la Conférence des parties, dit vouloir contribuer à une réponse internationale à «l'enjeu majeur de contenir le dérèglement climatique qui menace nos sociétés et nos économies». Les Français veulent que la COP21 soit conclue par la signature d'un texte juridiquement contraignant pour les Etats et «l'adoption d'un accord universel qui posera le cadre d'une transition vers des sociétés et des économies sobres en carbone et capables de faire face aux changements climatiques». Après l'échec affligeant des COPs précédentes, particulièrement celles de Copenhague (Danemark) en 2009 et de Lima (Pérou) en 2014, la conféfence de Paris 2015 a comme ambition de contraindre dorénavant les Etats à réduire davantage les émissions de gaz à effet de serre et de participer à l'effort financier pour aider les pays en voie de développement, qui sont les premières victimes des conséquences du réchauffement climatique. L'objectif de la COP21, dans ce sens, est de mobiliser 100 milliards de dollars par an d'ici 2020. L'argent doit parvenir essentiellement des Etats et des organisations internationales, mais aussi du secteur privé. La COP21 veut aussi engager les pays à respecter l'objectif du maintien du réchauffement climatique «sous la limite de 2°C». C'est à Copenhague en 2009 que les pays se sont engagés à maîtriser la hausse des températures de la planète en la limitant à 2° d'ici 2100. Or, l'Organisation météorologique mondiale (OMM) a indiqué, dans rapport publié récemment, que 2015 sera probablement l'année la plus chaude jamais enregistrée depuis l'installation des dispositifs de mesure. En outre, le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) a affirmé en novembre 2014 qu'en l'état actuel des choses, le réchauffement climatique risque d'atteindre 4,8°C d'ici 2100. Multiples initiatives écologiques Réussir à arracher des efforts écologiques et financiers aux grands pays industrialisés fera de la COP21 une étape historique vers une nouvelle gouvernance mondiale, économique et commerciale plus respectueuse des enjeux environnementaux. Elle est même annoncée comme étant plus importante que la COP3 où a été signé le Protocole de Kyoto en 1997, avec l'échec avéré qu'on lui connaît. La COP21 verra la participation de 196 parties signataires, dont l'Union européenne. Les négociations de haute volée, sous l'égide des Nations unies, vont se poursuivre jusqu'au 11 décembre, date de clôture de la conférence. Après les allocutions d'ouverture du président de la COP21, Laurent Fabius, ministre français des Affaires étrangères, et de Ban Ki-moon, secrétaire général des Nations unies, ainsi que les discours des chefs d'Etat, le rendez-vous écologique entamera son marathon d'activités. En plus des négociations entre Etats, la COP21 sera l'occasion pour des centaines d'ONG et d'associations écologiques locales venues du monde entier de participer aux débats et de proposer leurs propres solutions via des rencontres et des initiatives citoyennes. Ainsi par exemple, le président américain, Barack Obama, prendra part au lancement de l'initiative «Mission Innovation» en compagnie de Bill Gates, patron du géant américain Microsoft. Selon la cellule de communication de la COP21, «il s'agit de l'engagement des Etats à doubler leurs budgets de recherche et de développement d'ici 2020 et des investisseurs privés à augmenter leurs propres investissements». Ce projet est mené conjointement par l'Administration américaine et le département de l'Energie, dirigés par Bill Gates et Ernest Moniz. La Banque mondiale et le Fonds monétaire international (FMI) vont organiser, par ailleurs, une rencontre très importante autour d'un «Panel sur le prix du carbone» qui verra la participation des deux chefs d'Etat dont l'attitude et la prise de décisions peuvent définir la réussite ou l'échec de la COP21, en l'occurrence le président Barack Obama, et son homologue chinois, Xi Jinping. Toujours d'après les organisateurs de la COP21, «cet événement permettra aux leaders mondiaux engagés d'appeler leurs pairs à se joindre à eux pour une tarification du carbone à l'échelle internationale. Ce sera la première fois que des dirigeants de ce niveau seront réunis sur ce sujet».