Deux vieilles coques de bateau, des «aramis» (comme on les appelle sur les quais algériens) appartenant à l'Ecole de pêche (EFTPA) d'El Kala vont être immergés à une profondeur de 20 à 30 mètres à l'ouest d'El Kala pour une première expérience du genre en Algérie : créer des récifs artificiels pour étudier leur occupation progressive par les espèces marines. Les récifs artificiels sont des constructions artificielles immergées pour créer des espaces abrités pour la pêche ou l'aquaculture. Ils procurent en premier lieu des niches adaptées aux algues et plantes aquatiques, puis aux poissons, aux mollusques et aux crustacés. Ils sont présentés comme une réponse possible à la réduction de la biodiversité et donc d'offrir une opportunité pour l'augmentation de la productivité du milieu et soutenir de la sorte les activités de pêche professionnelle ou récréative. Ce sera là l'une des dernières missions des deux «aramis» de l'école de pêche. L'autre, c'est de tester leurs capacités à constituer des obstacles aux filets de pêche dans les zones où cette activité est interdite. Ce projet est le fruit d'un micro-financement du Small Grants Programme/Fonds mondial pour l'environnement (SGP/GEF) à partir du PNUD Algérie. Piloté par un comité interministériel, il rassemble plusieurs partenaires, l'Ecole de pêche d'El Kala et le Département des sciences de la mer de l'université d'El Tarf autour du porteur de projet qui est l'association de plongée Hippone-Sub de Annaba. Comme les 16 autres projets du SGP/GEF en Algérie, le montant ne saurait dépasser les 50 000 dollars, celui des récifs artificiels est plafonné à 4 millions de dinars. Rahima Chehih Zouad, coordinatrice du projet pour le PNUD, nous a déclaré que le SGP/PNUD est implanté depuis seulement 2012, il l'est depuis 20 ans chez nos voisins de l'est et de l'ouest. Selon Karim Chiri de l'association Hippone-Sub, leurs plongeurs devont encadrer techniquement toutes les opérations de sabordage et assurer, sur place à l'école de pêche, une formation de plongée scientifique aux étudiants et à leurs enseignants qui auront choisi de préparer une mémoire ou une thèse sur les sujets liés à la reconquête de l'espace marin par les plantes et animaux aquatiques. Un documentaire sur le déroulement des opérations de bout en bout a été réalisé par des professionnels de l'image sous-marine pour les besoins de la reproductibilité de cette première expérience.