L'association Agir a décroché récemment le label de Projet COP21 (la 21e conférence des parties de la convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques de Paris), pour son projet Eco-Djurdjura. Une distinction qui récompense les efforts consentis par cette association pour la protection de l'environnement et dans d'autres domaines depuis une quinzaine d'années. Il s'agit là d'une véritable prouesse, car ce label est octroyé par une commission présidée par Ségolène Royale, ministre de l'Ecologie, du Développement durable et de l'Energie de France, et composée d'experts en la matière. Le choix a été fait parmi une multitude de propositions de projets émanant du monde entier, associations, collectivités territoriales, acteurs institutionnels et autres. L'association Agir est la seule entité algérienne à recevoir ce label. «Il faut noter que ce label était ouvert à l'ensemble des projets, qu'ils viennent des collectivités locales, d'entreprises, d'associations, etc.», affirmera Massinissa Sebaï, président d'Agir. Il insiste à dire que le projet Eco-Djurdjura est un lieu de formation, un carrefour d'expression et un laboratoire d'idées. Le projet Eco-Djurdjura consiste à éveiller la conscience des jeunes de la wilaya de Bouira, ainsi que ceux des wilayas limitrophes à l'éco-citoyenneté. Une contribution à la préservation de l'environnement dans le cadre d'un développement durable de la région de Bouira. C'est aussi un processus d'éducation à l'environnement qui s'appuie sur des actions de terrain. Il vise, entre autres, à mettre en réseau des associations locales afin de renforcer leurs capacités d'action et de pérenniser le projet localement. «Le projet Eco-Djurdjura vise à faire connaître, faire aimer, et de fait faire protéger la nature et l'environnement», explique notre interlocuteur. Pour ce faire, une caravane itinérante de sensibilisation sillonnera les villages des associations respectives participant au projet. Des expositions, communications, représentations culturelle, etc., sont au menu de la caravane. Il est prévu aussi dans le plan d'action de l'association Agir un festival des montagnes inscrit pour les 1er et 2e trimestres de l'année 2016. Agir mise sur la formation Plus important encore, Agir a fait de la formation son cheval de bataille. Des ateliers de formation sont et seront organisés autour du compost, du recyclage d'objets, de la plantation, etc. «Les expériences et les savoir-faire traditionnels en milieux ruraux, notamment européens, serviront d'appui aux ateliers du projet, grâce notamment à l'apport des partenaires de l'association Agir. Des pratiques collectives, raisonnées et militantes seront introduites», précise le président d'Agir. Le grand public est aussi invité à participer au projet Eco-Djurdjura, notamment à travers des rencontres-débats citoyens. Le but est de favoriser les échanges et analyses d'expériences avec d'autres porteurs de projets. Les expositions itinérantes et les publications qui en découlent seront diffusées. Enfin, l'association s'est lancée dans la formation des jeunes reporters aux techniques documentaires audiovisuelles, ce qui constitue une vraie innovation pour ce type de projet en Algérie. Elle permettra, outre son aspect formatif, à assurer au projet une grande visibilité et une large diffusion auprès du public algérien, maghrébin et même européen. Ladite formation a été assurée par un directeur franco-algérien d'une agence de communication en France, et ce, durant les mois de juillet et août. Un équipement amateur est mis en place pour l'utiliser durant les activités du club. Un écho positif et des contraintes Comme pour chaque projet, des contraintes surgissent. Pour Eco-Djurdjura, les difficultés étaient d'ordre bureaucratique durant la mise en place des actions sur le terrain. «Entre autres, nous peinons à trouver des ressources humaines spécialisées dans ce genre de thématique pour pouvoir animer les ateliers de formation. Toutefois, il faut retenir l'aide de l'Agence nationale des déchets et de l'Ecole nationale supérieure d'agronomie, avec lesquelles on est en contact permanent pour nous accompagner dans l'animation des ateliers», explique M. Sebaï. En ce qui concerne l'implication de la population, notamment les jeunes dans la protection de l'environnement, l'espoir est de mise. «Les jeunes sont plutôt très curieux de s'engager davantage dans la thématique écologique et dans la protection de l'environnement vu les changements climatiques visibles dans notre vie quotidienne», révèle encore notre interlocuteur. L'association Agir a réussi un autre pari : celui d'engager les pouvoirs publics dans leur projet Eco-Djurdjura, et ce, malgré les difficultés. «Il faut retenir que le projet Eco-Djurdjura est parrainé par le wali de Bouira. Il nous a signifié son soutien indéfectible. Nous pouvons dire que notre projet a eu un échos positif», conclut-il.