Lundi dernier, 14 joueurs dont 13 recrutés dans d'autres wilayas à des prix exorbitants, ont boycotté une séance officielle d'entrainement de l'ESSA (Entente Sportive de Souk-Ahras). L'équipe-fanion de la ville, déclassée au 5ème rang connait une crise sans précédent et l'alibi du manque des moyens financiers est désormais sans fondement puisqu'il s'agirait d'une bagatelle de plusieurs dizaines de millions injectés au profit de la section. L'entraineur Si Barkat Salem aurait déjà quitté le club si l'on se fie aux déclarations des membres de l'assemblée générale. Mardi, un comité de salut regroupant des joueurs, des dirigeants et plusieurs férus du ballon rond est né avec comme double-objectif, l'interpellation des pouvoirs publics, voire centraux, au sujet du chaos provoqué et des multiples scandales financiers qui collent à l'entente. Salem Ait-Djoudi, membre de ladite assemblée générale et ex-président placé à la tête de l'équipe après l'installation illégale d'un directoire à la tête du club avec la bénédiction des services de la DRAG (Direction de la Réglementation et des Affaires générales) est sorti de ses gonds pour déclarer ceci : «La gestion chaotique du club parle d'elle-même et la situation ne permet aucun euphémisme. L'absence de stratégie de gestion et de jeu, le gaspillage des fonds publics dans la signature des contrats onéreux avec des joueurs exigeants et qui viennent de quitter carrément l'équipe à la septième journée, les dettes qui dépassent actuellement les 20 000 000 DA, l'absence d'un président du club, le refus de délibérer et la mainmise du président de l'association-mère sont autant de carences qui ne peuvent nous laisser indifférents». Il ajoutera : «Je tiens pour responsable de cet état de déconfiture, le directeur de la jeunesse et des sports qui réussi le long de ces dix longues années à la tête du secteur à réduire à néant l'activité sportive à Souk-Ahras et à provoquer des conflits insurmontables et des carences financières difficiles à combler». Il remontera à la genèse de cet interminable vide réglementaire dans lequel patauge l'ESSA pour rappeler qu'un premier putsch orchestré contre l'authentique président de l'association Ali Rouainia était programmé pour étouffer de graves affaires qui entachent les services de la DJS. L'avènement d'un directoire fantoche avait conforté à l'époque la thèse du complot. Suivra, selon le même interlocuteur un deuxième putsch dirigé contre sa personne pour ne point évoquer le scandale des stades où se trouvaient mêlées des personnes influentes. Il s'est demandé, en outre, si les 1 500 000 DA dont il avait fait don au club du temps de sa gestion avaient profité aux joueurs. Idem pour les 6 MDA qu'il avait fournis à titre de prêt et qui n'ont jamais été remboursés. Autant de questions qui interpellent les instances administratives voire judiciaires. Abdallah Rafai, un autre membre de l'assemblée générale de l'équipe abondera dans le même sens : «Il existe au sein de l'ESSA une opacité flagrante dans la gestion du club et c'est d'abord les services de la DJS qui en sont responsables (..) nous ne pouvons concevoir l'existence d'une équipe gérée à vau-l'eau par des gens qui n'ont ni programme, ni échéances ni objectifs à atteindre en fin de saison. Ceci en plus des anomalies de gestion techniques et aux irrégularités financières». Il citera, à titre illustratif, l'échec général des clubs de football, à savoir les équipes de Taoura, Sedrata, M'daourouch, Bir-Bouhouch, Merahna… toutes en régression et au centre de scandales financiers». Un tsunami aux allures d'un scandale en vue. Retrait illégal de plus de 8 mda à l'ESSA Ali Rouainia, le président de l'ESSA a relancé, mardi, un énième appel aux autorités locales pour ouvrir une enquête judiciaire sur le retrait depuis une banque locale de la somme de plus de 8 MDA (million) dans des conditions illégales. «Jusqu'à l'heure actuelle, je suis l'unique président légal de l'association et je peux déclarer solennellement que l'actuel staff de l'ESSA épaulé par le DJS a procédé par un faux et usage de faux et usurpation d'identité pour effectuer ladite opération. Où peut-on trouver une association qui disparait sans lecture des bilans moral et financier, sans passation de consignes et sans documents comptables», a-t-il indiqué dans l'après midi de mardi.