Le président de l'Entente Sportive est sorti de son silence, refusant d'abdiquer devant l'illégal. Le président de l'association ESSA (Entente Sportive de Souk-Ahras) qui chapeaute au moins 11 disciplines des plus performantes, a décidé de mettre fin à un silence responsable qui aura duré environ trois années. Victime d'abord de pressions multiples contre sa personne et ensuite d'un putsch savamment orchestré par un groupe d'intérêts des mieux introduits, Ali Rouainia, est toujours le président légal de ladite association à en juger des documents fournis à El Watan. Ladite association qui compte également parmi ses sections celle de la prestigieuse équipe locale de football, est depuis l'année 2010 au centre d'une grande polémique. Voici, in extenso, sa déclaration : «L'association ESSA n'a jamais été dissoute, son président n'a jamais démissionné (ou été démis de ses fonctions), son bilan moral et financier n'a pas été présenté jusqu'à l'heure où je vous fais cette déclaration. J'invite les responsables concernés à lire les textes qui régissent la gestion des clubs pour mieux comprendre le bien fondé de mon approche. Ainsi, je déclare solennellement devant l'opinion publique que les textes légaux sont bafoués et que le cas ESSA n'est que le côté apparent d'un iceberg qui charrie une foultitude de maux qui gangrènent l'activité sportive à Souk-Ahras. Pour tout ce que je viens de citer, je réaffirme ma qualité de président de l'association et déclare nulles et de nul effet toutes les décisions et les mesures prises par l'actuel staff dirigeant, issu d'un complot fomenté par ceux qui avaient peur des poursuites judiciaires». Détournement de plus 9 MDA Les années 2011 et 2012 ont été celles de la précipitation du départ de Ali Rouainia, qui commençait à faire frémir une faune d'affairistes pour avoir fouiné dans les transactions douteuses, les marchés non conformes et les sommes faramineuses injectées dans les comptes de certaines entités fictives. On pensa d'abord à une formation parallèle qu'on désigna sous les auspices et l'encouragement de l'ex-wali de Souk-Ahras et toute son équipe mercantilo-administrative. Point de résultat, car les garanties n'étaient pas suffisantes et les risques d'une implication dans le passif de la gestion des finances que Rouainia jurait de dévoiler n'arrangeaient guère les prétendants. Et pourtant, c'est un entrepreneur du clan de l'administration qui se présenta, contre risques et périls, pour répondre, par personnes interposées, au vœu de l'ex-wali. Un passage éphémère à la tête d'un directoire illégal et sans assises, validé illico par les services de la DRAG qui useront de tous les moyens pour avorter une série de demandes d'organiser une assemblée générale élective et évidemment la lecture du bilan moral et financier. Le relais passé à un autre entrepreneur du même clan. Lui-même partira au bout de quelques mois dans des conditions rocambolesques. Ces installations et réinstallations seront accompagnées d'une série de scandales financiers et d'échecs dans toutes les disciplines. «Aux premières semaines de l'installation des structures parallèles, il m'a été donné de constater des affaires de détournements dont le retrait en usant de faux documents d'une somme de plus de 9 millions DA depuis le compte bancaire de l'ESSA . J'en ai les documents officiels que voici et l'affaire sera traitée incessamment par la justice, j'en fais engagement devant tous les sportifs de la wilaya». Pour toutes ces années de lutte contre l'alliance mercantilo-administrative et ses relais, Ali Rouainia dira qu'il ne nourrit aucune ambition de reprendre les rênes des clubs locaux mais se dit en même temps incapable d'abdiquer devant l'illégal, les détournements et l'institutionnalisation du «sur mesure» s'agissant de l'interprétation des lois.