Hier, plusieurs dizaines de fans de l'équipe locale de football et des sportifs issus des différentes sections se sont regroupés devant la salle Djoued Nourreddine, où devait se dérouler une assemblée générale élective de l'association qui chapeaute, pour rappel, onze disciplines dont le football. Des représentants de ces dernières parmi les partisans de l'actuel président, en l'occurrence Ali Rouainia, ont affiché pacifiquement un niet catégorique pour l'organisation de ladite rencontre, qu'ils ont désignée de «tentative de putsch orchestré par des milieux partisans». Parmi les gens du camp opposé, nous nous sommes entretenus avec des présidents de clubs qui ont affirmé ne point être au courant des visées réelles de ce rendez-vous statutaire, et qu'ils étaient présents dans le but de répondre à l'appel d'une convocation qui leur a été adressée par le bureau. La présence presque imperceptible sur les lieux des personnes décriées par les partisans dudit président a failli embraser la situation. Les deux parties se sont dispersées au milieu d'un dispositif important des services de sécurité. Bizarre a été cette dernière phrase lancée par le groupe anti-président : «Nous irons organiser cette rencontre chez le wali, et chiche si vous allez nous en empêcher. » Quand la politique s'en mêle Malgré l'accession méritée de l'équipe fanion de Souk Ahras, l'association sportive, Entente sportive de Souk Ahras, (ESSA), est encore une fois au centre d'une zone de tiraillements entre groupes antagoniques. Depuis quelques jours, la tension a monté d'un cran à cause d'une série de manœuvres opérées subrepticement par des milieux partisans. L'assemblée générale élective avortée devait se tenir sans avis du président, les convocations portaient un cachet qui ne lui appartenait pas et la célérité qui a accompagné cette opération prête à réfléchir sur les intentions des uns et les phobies des autres. « Ces tentatives de déstabilisation ne sont pas récentes. Nous avons fait l'objet, par le passé, de plusieurs magouilles du même genre et nous sommes sûrs que c'est à partir de tels agissements que la population locale découvrira les ennemis de la jeunesse parmi lesquels nous avons malheureusement relevé le nom d'un élu MSP et les représentants de la mouvance islamiste au sein du FLN», nous a déclaré le président. Ce dernier a tenu à rappeler que des dossiers compromettants, où se trouvent impliquées plusieurs personnes, seront traités par voie de justice. Il s'agit entre autres de création d'entités fictives, de blanchiment d'argent, de détournements dans les fonds de wilaya, de vol par effraction et de vente illégale de biens publics. «Certains relais des mouvances politiques précitées veulent éviter la lecture du bilan moral et financier», a ajouté le même président. L'affrontement a été évité de justesse hier; l'affaire risque de connaître d'autres rebondissements et l'existence d'un groupe décideur se confirme davantage. Nous avons vainement tenté de joindre la DJS pour la consulter au sujet de la légalité de la démarche entreprise par les dissidents de l'ESSA.