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Lettre du général Toufik et affaire du général Hassan : le message codé de l'ex-chef du DRS
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Publié dans El Watan le 06 - 12 - 2015

Aussi bien dans son contenu que les circonstances dans lesquelles elle a été rendue publique, la lettre de l'ancien patron du Département du renseignement et de la sécurité (DRS), le général de corps d'armé, Mohamed Lamine Médiène dit Toufik, confirme clairement la guerre larvée entre ce dernier et le premier responsable de l'armée, le général de corps d'armée et vice-ministre de la Défense, Ahmed Gaïd Salah.
D'abord le contenu de la lettre. L'ex-chef du DRS dit tout sans pour autant donner de détails sur cette opération, utilisée par Gaïd Salah, en tant que vice-ministre, pour engager des poursuites contre le général Hassan, ex-chef du Service de coopération opérationnelle et du renseignement antiterroriste (Scorat), un des plus émérites des cadres de l'institution et le plus décoré de l'armée pour les opérations menées dans le cadre de la lutte antiterroriste et le contre-espionnage.
«J'affirme qu'il a traité ce dossier dans le respect des normes et en rendant au moment opportun. Après la première phase de l'opération, je l'ai félicité, lui et ses collaborateurs, et encouragé à exploiter toutes les opportunités offertes par ce succès. Il a géré ce dossier dans les règles, en respectant le code du travail et les spécificités qui exigent un enchaînement opérationnel vivement recommandé dans le cas d'espèce», précisant plus loin que le général Hassan «fait partie de cette catégorie de cadres capables d'apporter le plus transcendant aux institutions qu'ils servent».
L'opération dont parle le général Toufik n'est pas aussi simple à expliquer aux Algériens, dans la mesure où elle concerne des secrets d'Etat qui n'auraient jamais dû se retrouver sur la place publique.
De quoi s'agit-il au juste ? Tout simplement d'une opération d'achat d'un lot d'armement, dont des missiles, auprès de terroristes en Libye qui étaient sur le point de les vendre à un groupe de terroristes algériens. Connaissant parfaitement la zone et ayant des «sources» d'information sur place, le général Hassan, après autorisation de son chef, a réussi à faire capoter la transaction entre les deux groupes, racheté l'armement et neutralisé les deux parties avant de rapatrier le lot par route vers l'Algérie.
Ce n'est pas la mission elle-même qui pose problème, parce qu'elle ne pouvait être considérée comme illégale à partir du moment où c'est sous les ordres écrits du premier responsable du DRS qu'elle a été exécutée.
De ce fait, si le général Hassan était poursuivi, inévitablement, c'est son chef qui serait le premier à être appelé à la barre. Il fallait donc chercher une «faille» pour construire une accusation contre le chef du Scorat et, à travers lui, cibler indirectement son patron, le général Toufik, qui avait écrit une lettre au président de la République lui expliquant les tenants et les aboutissants de cette affaire tout en plaidant l'innocence de son subordonné, sa bravoure et son patriotisme. Est-elle arrivée à destination ? Nous n'en savons rien.
Ce qui est certain, c'est que pour le tribunal militaire de Blida, le général Hassan a commis un crime en dépassant le délai de remise du lot d'armes au service concerné, tel que stipulé dans le règlement général militaire.
Dans sa lettre, le général Toufik s'adresse à l'opinion publique, lui expliquant que le général Hassan n'est coupable de rien. «J'ai moi-même encouragé (le général Hassan, ndlr) à exploiter toutes les opportunités offertes par le succès de la première phase», qui est, faut-il le préciser, la récupération des armes.
Il poursuit : «Je l'ai encouragé à pour poursuivre la mission», qui consiste en réalité à remonter la traçabilité et l'origine de l'arsenal. «Il a géré ce dossier dans les règles, en respectant le code du travail et les spécificités qui exigent un enchaînement opérationnel vivement recommandé dans le cas d'espèce», écrit le général Toufik. Comment a-t-on construit alors l'accusation ? Très simple. En reprochant au général Hassan de n'avoir pas respecté le délai de remise des armes.
Les témoins à charge ont été choisis parmi les éléments de son service. Certains, malgré les lourdes pressions exercées sur eux, ont refusé de servir de faire-valoir ; d'autres, animés par un esprit de revanche pour avoir été écartés par le général Hassan, pour une raison ou une autre, ont accepté de le confondre au cours d'une audience fermée aux médias et à la famille de l'accusé et à laquelle un ancien trafiquant de drogue, faisant l'objet de plusieurs mandats d'arrêt, comparaissait comme témoin à charge.
Malgré ce «coup de force judiciaire», pour reprendre les propos d'un des avocats de l'accusé, ce dernier a été «d'une pertinence exemplaire et a réussi à démonter toute l'argumentation» d'un procureur militaire qui réclame la peine maximale, retenue d'ailleurs, et aggravée par le refus du bénéfice de toutes circonstances atténuantes, créant un climat de malaise dans les milieux aussi bien militaire que politique.
Rumeurs sur d'éventuelles poursuites contre le général Toufik
A chaud, c'est le général Nezzar, ancien ministre de la Défense, qui réagit pour dénoncer la sentence «criminelle et infamante» infligée au général Hassan. Une semaine plus tard, c'est la lettre de l'ex-patron du DRS qui fait tache d'huile. Le deuxième message du général toufik est adressé au vice-ministre de la Défense, le général de corps d'armée Ahmed Gaïd Salah, pour exiger de lui de «réparer en urgence une injustice qui touche un officier qui a servi le pays avec passion et de laver l'honneur des hommes qui, tout comme lui, se sont entièrement dévoués à la défense de l'Algérie».
Le général Toufik sait que le vice-ministre est le seul ordonnateur des poursuites judiciaires, de la grâce et des mises à la retraite d'office des cadres du DRS et, de ce fait, il lui demande de mettre un terme à toutes ces opérations de chasse aux sorcières contre ceux qui, comme le général Hassan, se sont dévoués durant toute leur carrière pour sauver le pays du terrorisme.
A aucun moment le général Toufik ne fait de commentaire sur ceux qui ont jugé et condamné son subordonné parce qu'il sait, peut-être, que la sentence était connue d'avance.
L'ex-chef du DRS sait aussi que c'est le vice-ministre de la Défense qui a ordonné les poursuites judiciaires contre le général Hassan, contre le général Benhadid et contre l'ex-chef de la Garde présidentielle.
C'est également lui qui a signé les mises à la retraite d'office de nombreux cadres du DRS, surtout des experts de la lutte antiterroriste et du contre-espionnage économique pour régler des comptes à leur chef devenu, depuis l'été 2013, la cible des plus violentes attaques publiques.
Quel impact la lettre du général Toufik aura-t-elle sur l'affaire du général Hassan ? Aucun, diront les plus avertis des juristes, «à partir du moment où le traitement de ce dossier par la justice militaire n'a été ni transparent ni équitable. Dès le départ, le cheminement de l'affaire était connu. La balle est entre les mains d'un seul homme.
Celles du vice-ministre de la Défense. L'homme fort du moment». La lettre de l'ancien patron du DRS, faut-il le rappeler, a été diffusée dans des circonstances particulières : la condamnation à une peine de 3 ans, par le tribunal militaire de Constantine, d'un autre général-major, Djamel Kehal Medjdoub, ex-chef de la Garde présidentielle, pour «négligence grave» dans l'affaire dite de l'attaque présumée de la résidence d'Etat de Zéralda, mais surtout la propagation rapide d'une rumeur persistante sur «un ordre» qu'aurait transmis le vice-ministre de la Défense au tribunal militaire de Blida pour engager des poursuites contre le général Toufik.
Est-ce le cas ? Nous n'en savons rien. Il est certain cependant que la publication de la lettre aurait dû intervenir samedi, selon certaines indiscrétions. Est-ce la rumeur sur les poursuites éventuelles contre le général Toufik qui a précipité les événements ?


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