Trois communes du pays, à savoir Batna, Sidi Bel Abbès et Boumerdès, ont bénéficié du projet CES-MES pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. Entamé en janvier 2013, le plan de développement des énergies renouvelables en Méditerranée semble avoir atteint sa phase d'exécution en Algérie. Cet ambitieux projet mis en place par l'Union européenne (UE) a profité à trois communes d'Algérie, à savoir Batna, Sidi Bel Abbès et Boumerdès. Connu sous le nom de CES-MED, le programme en question est financé par l'UE. Il porte sur l'organisation de formations et une assistance technique aux collectivités locales et aux autorités des pays de la région sud de la Méditerranée afin de les aider à répondre activement au challenge des politiques durables. Le plan d'action en faveur des énergies durables (PAED) dans la municipalité de Boumerdès a été présenté, hier, par des experts de l'UE à la Maison de l'environnement du chef-lieu de wilaya, en présence de responsables locaux et de nombreux citoyens. «Cette journée est très importante. D'abord, elle intervient dans un contexte où tout le monde parle de changements climatiques. Et je suis très fier que l'UE apporte son savoir-faire et son expertise pour aider les Algériens à lutter contre ce phénomène. Je suis sûr que si on applique le plan d'action proposé à Boumerdès pour promouvoir les énergies durables, beaucoup d'autres localités vont s'en inspirer et faire la même chose», a affirmé M. Schmitt, expert de l'UE chargé du suivi de ce programme. L'expertise menée par le bureau d'études européen des énergies de demain a conclu que le secteur du logement consomme 51% de l'énergie produite à Boumerdès, suivi par le transport, le tertiaire et l'industrie. Il a été découvert aussi que le secteur de l'habitat représente 39% des émissions de gaz à effet de serre (GES), le transport 17%, le tertiaire 16% et les déchets 13%. Selon les conclusions de l'étude, l'éclairage public, à lui seul, est responsable de plus de la moitié des émissions de GES issus du patrimoine communal. Pour faire face à ce problème, M. Baghdaoui, expert dans le domaine, soutient qu'il n'est pas nécessaire de maintenir un éclairage maximal toute la nuit sur tous les axes routiers. Des chauffe-eau solaires dans les collectivités Pour lui, il serait «souhaitable d'installer des variateurs de tension ou des compteurs intelligents, de mettre en place des capteurs de présence et de développer l'éclairage alimenté par des panneaux photovoltaïques». L'orateur a insisté aussi sur la nécessité de créer des pistes cyclables et d'établir un plan de circulation qui permettent de réduire la consommation d'énergie. L'étude préconise également d'installer des chauffe-eau solaires au niveau des hôtels, des écoles et des mosquées pour économiser l'énergie. «Ce travail de grande ampleur nécessite la mobilisation de tous les acteurs. Si les actions proposées sont mises en œuvre, la consommation d'énergie dans la commune sera réduite de 16% à l'horizon 2020. Les émissions de GES baisseront de 20%», a-t-il prévenu. Un autre expert de l'UE conseille d'utiliser le GPL et de créer des éco-quartiers, des entreprises et des espaces de débat pour sensibiliser les citoyens à utiliser les énergies renouvelables. Intervenant dans ce sens, M. Bali, représentant de l'Agence nationale pour la promotion et la rationalisation de l'utilisation de l'énergie (Aprue), a précisé que plus de 80% de l'énergie produite en Algérie est consommée au niveau des communes. Il a rappelé que de nombreux projets proposés dans le cadre du CES-MED à Sidi Bel Abbès ont été concrétisés sur le terrain, citant le tramway et l'installation de panneaux photovoltaïques dans plusieurs établissements publics de la wilaya.