Pendant deux ans, 62 dossiers d'investissement étaient bloqués par la direction des Domaines pour un simple papier, nécessaire pour établir un permis de construire. Depuis l'arrivée du nouveau wali d'Annaba, c'est un véritable combat contre la bureaucratie qui s'installe dans la durée. En effet, après la généralisation des dépôts de dossiers des passeports biométriques au niveau des sièges des douze communes de la wilaya, le chef de l'exécutif a frappé fort en limogeant de son poste le contrôleur financier de la wilaya, très critiqué pour sa rigueur bureaucratique, souvent injustifiée. Cette décision a été favorablement accueillie par l'exécutif, tout autant que par les entreprises locales, publiques et privées, qui se sont vu libérées d'un blocage administratif certain. Une action qui en appelle d'autres et dont le wali d'Annaba semble être conscient. En effet, il vient de «libérer» 62 dossiers d'investissement qui étaient bloqués, deux ans durant, par le directeur des Domaines pour un simple document d'arrêté de création, indispensable pour l'établissement d'un permis de construire. Pour parer à ce problème bureaucratique, le wali d'Annaba s'est adressé au directeur des Domaines, en pleine session de l'APW, en lui donnant une leçon dans ce sens : «Cet arrêté est exigé seulement pour les entreprises dont le projet a un impact direct sur l'environnement. Les autres ne sont pas concernées par cette mesure.» Encouragés par la volonté du wali, Youcef Cherfa, d'autres opérateurs économiques ont dénoncé un autre volet de la bureaucratie et pas des moindres. Il s'agit du Trésor public. «Avec le remplacement du contrôleur financier de la wilaya, nous avons été considérablement soulagés. Cependant, avec l'arrivée du nouveau fondé de pouvoir au Trésor public, en remplacement de l'ancien, qui nous a fait souffrir par ses blocages, nous avons cru que notre situation allait être soulagée davantage. Cependant, nous avons été surpris par une rigidité bureaucratique invraisemblable», notent-ils. Abondant dans le même sens, ils estiment : «Nous nous considérons être créateurs de richesses et d'emplois, notamment en cette période de crise, mais dans cette administration on nous bloque bureaucratiquement sans arguments valables. Ce qui pèse lourdement sur nos affaires et finances, engendrant, ainsi des retards considérables dans nos chantiers. Nous appelons le wali d'Annaba à intervenir encore pour la libération de l'économie locale par des solutions qui s'imposent», lit-on dans une lettre adressée à notre rédaction par les concernés. Rappelons que le wali d'Annaba a reconnu lui-même, lors de la dernière session de l'APW, que «le retard du développement local dans la wilaya d'Annaba s'explique par le blocage bureaucratique». C'est aussi le constat fait par la majorité des administrés, notamment ceux liés, de par leurs activités, au Trésor public par des opérations commerciales. Pis, dans cette institution financière, les entrepreneurs et autres cadres du secteur privé se plaignent d'une bureaucratie à la limite de la légalité et on s'interroge souvent sur leurs desseins inavoués.