Disposant d'actes de concession, 97 dossiers de projets sont bloqués depuis plus de 2 ans dans la wilaya d'Annaba. Le nouveau wali, après l'avoir su, est intervenu pour débloquer cette situation. «Le développement local dans la wilaya est expliqué par le blocage de nombreux dossiers au niveau du Calpiref», a révélé le chef de l'exécutif lors de la dernière session de l'APW. «Dès mon arrivée à la tête de l'exécutif de wilaya, j'ai trouvé 97 dossiers de projets ficelés mais non lancés. Bien que leurs propriétaires disposent d'actes de concession, ces projets sont bloqués depuis plus de 2 ans. Les promoteurs ont été convoqués pour s'expliquer. Parmi eux, 62 qui imputent ce blocage à la direction des Domaines. Cette dernière leur a refusé l'établissement d'un arrêté de création, malgré qu'ils disposent d'un permis de construire», a expliqué le wali. Pour parer à ce problème bureaucratique, la même source s'est adressée au directeur des Domaines, présent à la session de l'APW, en lui donnant une leçon dans ce sens : «Cet arrêté est exigé seulement pour les entreprises dont le projet a un impact direct sur l'environnement. Les autres ne sont pas concernées par cette mesure». Et de sommer son exécutif : «J'ordonne à tous les directeurs de wilaya qui reçoivent des dossiers pour avis, de répondre dans les 8 jours qui suivent. Passé ce délai, son avis est considéré favorable d'office». Le blocage touche aussi d'autres projets qui attendent depuis plusieurs mois l'application de la nouvelle disposition foncière, faisant état de remplacer la concession de terrain par un titre de propriété, dont l'application tarde à venir. Ainsi, le développement économique local dans la wilaya est tributaire de la bureaucratie, souvent pas aussi innocente qu'on le croit. Faut-il rappeler que lors de la dernière session de l'APW consacrée au bilan de l'application des recommandations depuis le début de 2013 jusqu'à 2015 a dévoilé les carences de l'exécutif. Les élus ont qualifié certains directeurs de mauvais gestionnaires. Les plus critiqués sont les secteurs des travaux publics, de l'urbanisme et de la construction, de l'équipement et du logement, de l'éducation, du transport, et de la santé. «La cause de la lenteur constatée dans le développement local réside dans l'indifférence de ces responsables qui, en majorité préfèrent leurs bureaux calfeutré au travail de terrain», estime Noureddine Klaia, un élu très critique à l'encontre de l'exécutif. Même avis du P/APW, Laid Hadji qui, selon lui: «chaque commission faisait sa tournée dans le secteur relevant de chaque direction. Elle relevait les défaillances et les faisait savoir aux concernés. Pour moi, aucun directeur n'a fait l'effort de développer son secteur».