A une semaine de la célébration du Mawlid Ennabaoui Echarif (naissance du Prophète QSSSL), les sons des pétards retentissent déjà dans les quartiers à travers le pays. Cette fête, célébrée autrefois dans le calme et la piété, est devenue ces dernières années semblable à un état de guerre qui engendre des blessés. Chaque année, les services des urgences des établissements de santé du pays accueillent et prodiguent des soins à des centaines de blessés qui, par maladresse ou inconscience, ont mal utilisé les pétards et autres produits pyrotechniques. Le même bilan est établi par la direction générale de la Protection civile, qui déplore chaque année en pareille occasion des centaines d'accidents dus à la mauvaise manipulation de ces produits ainsi qu'aux bougies allumées à l'intérieur des maisons. Cette année, la Protection civile lance, à partir d'aujourd'hui, une vaste opération de sensibilisation quant à l'utilisation des différents types de pétards et des bougies. Cette campagne, lancée sur tout le territoire national par les différentes directions de wilaya de cette institution, a pour but essentiel de réduire les dégâts matériels et humains déplorés chaque année et appeler les citoyens à davantage de prudence. Des cas d'yeux brûlés engendrant une cécité irréversible, des doigts arrachés par une forte déflagration, des visages défigurés sont les dégâts les plus graves et les plus récurrents. De leur côté, la Gendarmerie nationale et les services de sécurité veillent à limiter la vente illicite des produits pyrotechniques. Rien qu'avant-hier, la police judiciaire de la sûreté de wilaya d'Alger a procédé à la saisie d'un lot important de produits pyrotechniques, à La Casbah, fief de la vente illicite des pétards et feux d'artifices, dont la valeur avoisinerait les 6 milliards de centimes. Comme chaque année, pareilles opérations vont se succéder sans pour autant freiner ce fléau. La preuve : ils sont vendus à longueur d'année et la capitale — un exemple qui s'applique à toutes les autres wilayas du pays — vit au rythme du crépitement des feux d'artifice et des pétards. Cela sans compter les sommes importantes que dépensent les Algériens pour rendre cette fête la plus bruyante et la plus tonitruante possible. Des millions de dinars vont directement dans les poches des barons qui détiennent le monopole de l'importation de ces produits, souvent «made in China».