Le désormais ancien président de l'UEFA, le Français Michel Platini, est suspendu pour huit ans de toute activité liée au football. Une sanction qui le met définitivement hors course pour les élections pour la présidence de la FIFA, prévues le 26 février prochain. Jusque-là, l'ancien capitaine de l'équipe de France ne s'est pas retiré officiellement de la course, espérant un verdict qui lui serait favorable. Même les membres de l'exécutif de l'UEFA ont continué à le soutenir. L'Italo-Suisse Gianni Infantino, secrétaire général de l'UEFA, candidat européen, a affirmé, à maintes reprises, que si Platini était innocenté, il se retirerait de la course. Finalement, c'est celui-ci qui sera toujours candidat de la Confédération européenne. Pourtant, il y a seulement quelques mois, le Français était la personnalité sportive la mieux placée pour succéder à Blatter. Il est utile de rappeler que ces remous au sein de la FIFA ont commencé à la veille du dernier congrès électif, le 29 mai dernier, durant lequel Blatter, âgé de 79 ans, a été réélu pour un cinquième mandat alors que Platini lui avait demandé la veille d'y renoncer. Mais Blatter démissionne trois jours après son élection, le 2 juin, en raison de l'enquête diligentée par la justice américaine. Près de deux mois plus tard (29 juillet), le président de l'UEFA annonce sa candidature. Le chemin lui est tout tracé pour arriver droit à la présidence de la FIFA. Seulement, le 25 septembre, la justice suisse le convoque pour cette affaire d'un payement non justifié de 1,8 million d'euros. Quelques jours plus tard (8 octobre), la commission d'éthique de la FIFA le suspend pour 90 jours. Un délai de trois mois qui laissait toujours au candidat français une chance de prendre part à l'élection pour la présidence dans le cas où il serait finalement innocenté. Ce ne fut pas le cas. Maintenant, il est clair que la succession à Blatter se jouera entre les cinq candidats en lice : Gianni Infantino, le Bahreïni Cheikh Salman, le président de la puissante Confédération asiatique, le Sud-Africain Tokyo Sexwale, le prince Ali de Jordanie — celui-là même qui avait «bousculé» Blatter lors des élections du mois de mai — et le Français Jérôme Champagne, ancien secrétaire général adjoint de la FIFA. Pour plus d'un, la course se joue entre Gianni Infantino, soutenu évidemment par l'UEFA, et Cheikh Salman, qui est à la tête d'une des plus importantes confédérations en termes de voix. Reste à savoir comment vont réagir d'autres confédérations continentales comme la CAF, qui détient également un gros réservoir de voix. En tout cas, vu il y a quelques mois seulement comme le «digne» successeur de Blatter, Platini ne pourra plus espérer une carrière de grande envergure au sein des instances footballistiques. Une nouvelle configuration s'annonce au sein de la FIFA. Et cela pourrait avoir des répercussions sur les confédérations continentales. La CAF, par exemple, tiendra des élections en 2017. Issa Hayatou, président de la Confédération africaine depuis 1987, brigue un autre mandat. Son nom a été cité dans plusieurs polémiques liées à la corruption au sein de la FIFA. Maintiendra-t-il sa candidature au vu de tout ce qui s'est passé ? La question reste posée…