Les cinq candidats qui briguent le poste de président de la FIFA, dont l'élection est prévue le 26 février prochain, sillonnent le monde pour récolter des voix. Deux semblent déjà hors course. Il s'agit du prince Ali Ben Al Hussein (Jordanie - 39 ans) et Tokyo Sexwale (Afrique du Sud - 62 ans) que leurs Confédérations respectives (AFC et CAF) ne semblent pas disposées à leur offrir les voix de leurs associations. Il leur sera difficile, pour ne pas dire impossible, de récolter suffisamment de voix pour espérer tenir honorablement leur rang. Le Français Jérôme Champagne (57 ans) présente le double handicap d'être un proche de Joseph Sepp Blatter et un homme honni par l'UEFA en raison de son inimitié pour Michel Platini, président de l'UEFA. Donc, il a peu de chances de récolter des voix du côté de l'UEFA. Les dirigeants de la Confédération africaine de football (CAF), eux aussi, ne le portent pas dans leur cœur. A priori, la course pour la succession de Joseph Sepp Blatter va se jouer entre le Suisse Gianni Infantino (45 ans), secrétaire général de l'UEFA et candidat (par défaut ?) de cette instance après la suspension de Michel Platini par la commission d'éthique de la FIFA, et cheikh Ali Salman (Bahreïn - 50 ans), membre de la FIFA et candidat soutenu par la Confédération asiatique de football (AFC). Gianni Infantino semble avoir une longueur d'avance sur cheikh Salman. Il peut compter sur les 53 voix du continent européen (UEFA), ajoutées aux 10 de la Conmebol (Amérique du Sud), sans compter sur celles de fédérations africaines qui paraissent en phase avec lui sur le programme qu'il est en train de présenter. Cheikh Salman a reçu, ces derniers jours, le soutien franc et massif du continent asiatique qui lui a promis ses 46 voix. Dans ce type de scrutin où les voix entre deux candidats peuvent s'équilibrer, la différence sera faite par la Confédération de l'Amérique du Nord, d'Amérique centrale et des Caraïbes (Concacaf), qui compte 35 voix et dont quelques-uns de ses ex-dirigeants (Jack Warner, Chuck Blazer) ont précipité les scandales qui bercent l'agenda de la FIFA depuis des mois. Si le vote avait eu lieu aujourd'hui, Gianni Infantino serait le nouveau président de la FIFA. Mais beaucoup de choses pourraient changer d'ici février prochain. Les justices suisse et américaine ont encore beaucoup de cartes sous la manche. Des scandales vont de nouveau fleurir d'ici le début de la nouvelle année.