«Huit candidats affirment avoir déposé leur dossier pour l'élection du président de la Fédération internationale de football (FIFA), qui aura lieu le 26 février 2016. Deux favoris, l'Italien Gianni Infantino et le Bahreïni Salman ben Ibrahim Al Khalifa, se dégagent pour succéder à Joseph Blatter, à la tête d'une FIFA minée par divers scandales.» Michel Platini aurait-il sous-estimé la force du continent africain ? Pas de doute, l'Afrique ne lui aurait rien apporté aux élections du 26 février prochain. Il pensait réussir sans eux. Quelle erreur de stratégie marketing ! Aujourd'hui, il ramasse les billes perdues. Les électeurs africains souvent négligés viennent de lui répondre intelligemment : «Nous ne prendrons pas la même allée, Monsieur Platini il faudrait chercher ailleurs...».Que fera-t-il à présent ? Rien. Les scandales qui se succèdent et qui enfoncent les hommes de Blatter ont tout de même quelque chose de positif pour le continent africain. Ils propulsent la Confédération africaine (CAF) et son président, Issa Hayatou, au cœur du jeu politique. Il devient ainsi, malgré ses «dossiers qui fument» le patron intérimaire de la FIFA. Les réunions qui viennent de se tenir entre le 21 et le 28 octobre confirment toute la valeur de ce continent. Et du coup, c'est le secrétaire général de la Confédération européenne (UEFA) Gianni Infantino, le président de la Fédération jordanienne Ali et le cheikh Salman, patron du football asiatique (AFC) et vice-président de la FIFA, le Sud-Africain Tokyo Sexwale qui en ont profité pour venir séduire des délégués africains. Et pour cause : les 54 concernés représenteront plus d'un quart des 209 électeurs lors de la «présidentielle». Va-t-il se suffire du soutien de l'Europe, de l'Asie et des Amériques ? La réponse bégaie. Pour être élu, le patron de l'UEFA, parfois jugé «européocentré» et hautain à l'égard de l'Afrique, pouvait donc se passer d'une CAF avec laquelle ses rapports sont tendus, depuis deux ans. Sept candidats sont désormais officiellement en lice. Le Bahreïni Salman, l'Italo-Suisse Infantino et le Sud-Africain Tokyo Sexwale font figures de favoris. Mais aucun d'entre eux ne peut se prévaloir, pour le moment, du soutien de plusieurs confédérations. D'où le rôle déterminant de la CAF», souligne le journaliste de Radio France Internationale. La CAF peut-elle donner des consignes de vote claires à ses 54 délégués, en faveur d'un candidat ? Il faut se rappeler, indique le journaliste que lors des précédents scrutins, la CAF ne s'est fissurée qu'une seule fois : en 2002, lorsque Issa Hayatou s'est incliné face à Joseph Blatter. Le pire est qu'en 2007, 2011 et 2015, le Camerounais avait apporté le soutien de son institution à son ancien rival. Aujourd'hui, le jeu n'est plus le même tout comme les intérêts qui ne sont plus les mêmes. «Le Suisse n'est plus là, mais le patron du foot africain aime que les délégués suivent des recommandations qui servent, selon lui, les intérêts de la CAF.» Il est utile de rappeler que le Portugais Luis Figo, qui s'était opposé à Blatter pour le scrutin de 2015, avait d'ailleurs dénoncé une forme de mainmise sur l'assemblée générale de la CAF. Aucune chance donc que Musa Bility soit soutenu par sa «famille». Reste deux hommes qui feront les yeux doux aux Africains. Il s'agit de Tokyo Sexwale et du cheikh Salman. Le premier utiliserait son passé de militant anti-apartheid. Le second rappellera ses bonnes relations avec la CAF, contrairement à l'UEFA. Reste le Français Jérôme Champagne, qui espérerait que sa vision universaliste du football lui ouvrirait les portes de l'instance internationale. La dernière salve sera très certainement donnée entre les 16 janvier et 7 février lors du championnat d'Afrique des nations. Une occasion en or pour les parieurs qui étaleront le grand jeu à chaque coin de ce championnat pour convaincre les président de Fédérations présents au Rwanda. En attendant, la CAF a décidé de prendre son temps «après des échanges avec (quatre candidats), le comité exécutif, à l'unanimité, a décidé de laisser les procédures administratives de validation des candidatures suivre leur cours, tout en se donnant tout le temps nécessaire pour se prononcer, en tenant principalement compte des intérêts du continent.» Et dans cette histoire qui sera le corbeau et qui sera le renard ? 2016 tranchera. A voir n ZDF : Bayern Munich - Arsenal à 19h45 n BeIN Sports : AS Rome - Bayer Leverkusen à 19h45