C'est en rangs dispersés que les militants du FFS ont commémoré ce week end le 43e anniversaire de la création de leur parti. Les membres de la direction du parti, à leur tête Ali Laskri, premier secrétaire national, se sont déplacés à Tizi Ouzou, où ils ont animé une série de rencontres-débat avec les militants à Draâ Ben Khedda et au siège de la fédération au chef-lieu de la wilaya. Cette année, le parti traverse des turbulences suite à la protestation de nombreux militants regroupés autour de plusieurs sections qui revendiquent le départ de l'actuelle direction. Au siège de la fédération à la nouvelle ville de Tizi Ouzou et devant une centaine de militants, Laskri s'est violemment attaqué au pouvoir qu'il accuse d'être derrière les tentatives de déstabilisation du FFS. « La crise qui secoue le parti n'est que du parasitage de la part du pouvoir. Les méthodes utilisées par la police politique rejoignent celle des archs qui ont investi dans la violence la Kabylie pour réprimer toute expression démocratique. » Le premier secrétaire national du FFS estime que « les commanditaires de la crise qu'a traversée l'Algérie sont ceux-là mêmes qui jouent sur la question sociale, la sensibilité des anciens du FFS, et profitent des mauvaises conditions sociales de certains de nos camarades pour les utiliser contre le parti. Le FFS continuera sa lutte malgré le verrouillage du champ politique avec la venue de Bouteflika qui a consacré l'impunité avec sa charte pour la paix et réconciliation nationale ». Brahimi Rabah, secrétaire fédéral de Tizi Ouzou a déclaré pour sa part que « la fédération de Tizi Ouzou et toutes les sections locales sont derrière leur direction nationale et rien ne pourra nous détourner de notre combat pour la justice sociale et la démocratie ». Parallèlement, les contestataires du FFS se sont regroupés dans la matinée d'hier au siège de la section de Tizi Ouzou, située non loin du tribunal de la ville, avant d'entamer une marche silencieuse vers le cimetière de M'douha où se trouve le mémorial des anciens combattants de 1963. Cette manifestation a drainé plusieurs dizaines de militants et responsables locaux du plus vieux parti d'opposition venus des wilayas de Tizi Ouzou, Béjaïa, Boumerdès et Alger. A M'douha, Ali Tifoune, membre de la section de Tizi Ouzou s'en prendra à l'actuelle direction en l'accusant de « ne pas respecter le serment de 1963 » avant d'ajouter : « Le mouvement de contestation est initié par des anciens militants de 1963 qui ne veulent pas laisser le parti entre les mains de ce groupe de personnes (l'actuelle direction, ndlr) qui veulent faire du FFS un allié du pouvoir ». Après ce recueillement au cimetière, la foule a regagné le siège de la section où a eu lieu un débat sur la crise que traverse le parti tout en expliquant les raisons de leur colère. L. M., M. N.