Conflit n Pour la première fois depuis 43 ans le FFS célèbre l'anniversaire de sa proclamation dans la division et sur fond de profonde contestation interne. Hier, le carré des Martyrs de 1963 a été visité par deux délégations et a reçu deux gerbes de fleurs d'un même parti, le leur. En effet, la section de Tizi Ouzou, n'étant pas acquise à la direction nationale, ne pouvait se joindre aux festivités organisées par celle-ci. Elle a donc organisé, comme chaque 29 septembre, un rassemblement devant son siège avant d'organiser une marche vers le cimetière de M'douha. Un peu plus de 250 personnes y ont pris part. Au même moment se tenait, devant le siège de la direction nationale, un autre rassemblement qui a drainé pratiquement le même nombre de militants, particulièrement des élus, en sus des membres de la direction nationale organisateurs de ce rassemblement. Ali Laskri, premier secrétaire national, a estimé que le parti «est parasité par le pouvoir qui joue sur la situation sociale des camarades pour déstabiliser le FFS». Et d'ajouter que le plus vieux parti de l'opposition ne sera jamais détourné de sa ligne politique. Or, c'est justement ce que reprochent les contestataires à la direction nationale qui, selon eux, «veut détourner le FFS de ses principes pour en faire un parti du pouvoir». Dans sa prise de parole devant le siège de la fédération, sis à la Nouvelle-Ville, le premier secrétaire national a mis en garde contre «quelque chose qui se prépare contre la Kabylie». Selon lui, «le pouvoir crée la division et la violence pour aboutir à la concrétisation de la régionalisation». Les participants au rassemblement de la direction nationale ont ensuite pris la direction du cimetière de M'douha. La rencontre entre les deux clans a été évitée puisque les opposants avaient déjà quitté l'endroit où se tenait une conférence-débat, au siège de la section, au moment de leur arrivée. Durant cette conférence, les contestataires ont été virulents dans leurs propos concernant la direction nationale, réitérant la nécessité de son départ. Ils ont estimé que «le combat du FFS doit être repris par des hommes sincères et de valeur». Ils ont dénoncé la mise à l'écart des cadres et compétences du parti en constatant que la direction nationale a été vidée de ses militants ainsi que «la volonté de faire du FFS un parti de Tizi Ouzou en le dépouillant de son caractère national». A ce propos, un militant a dénoncé la fermeture de la fédération de Ksar Chellala. Un appel à l'élargissement de la contestation a été lancé par un militant d'Alger. Pour sa part, la direction nationale, par le biais de Laskri, promet de «combattre les opposants et les sanctionner».