L'épineux problème du vieux bâti n'en finit pas de susciter la gronde des habitants du centre historique de la capitale. Cette dernière, dont un pan entier de ses constructions est en état de décrépitude avancée, voit le programme de réhabilitation consacré à quelques immeubles au détriment d'autres. A la rue Mohamed Bouhamidi mitoyenne du cinéma Monaco, l'immeuble n°8 est la parfaite illustration d'un laisser-aller certain. Pourtant, cet immeuble, situé dans une venelle, a préalablement fait objet d'un recensement des services techniques de la wilaya ; mais depuis son inscription, aucune mesure n'a été prise, a-t-on constaté de visu. L'intérieur n'a pu résister aux affres du climat. Les fortes précipitations ont sensiblement détérioré les poutres en bois qui s'effritent, laissant apparaître une toiture éventrée. L'état de cet immeuble fait ressortir également la détérioration avancée de l'étanchéité et les risques qu'elle génère sur les installations électriques et la dégradation de l'extérieur de l'édifice. «Nous avons fait part de nos doléances au premier magistrat de la commune, qui nous a même certifié qu'une demande d'évaluation a été envoyée aux services de la DARQ accompagnée d'un montant d'un million de dinars, mais il se trouve que les services de réhabilitation ont gelé l'initiative on ne sait pour quelle raison», dénonce un locataire de l'immeuble, qui tire la sonnette d'alarme notamment en cette période hivernale. Notre interlocuteur déplore par ailleurs l'entame de cette opération de réhabilitation à deux vitesses : «C'est plus un travail de forme que de fond ! La réhabilitation ne profite qu'aux immeubles des grandes artères», constate-t-il. En effet, il semblerait que depuis quelque temps, les travaux sur les immeubles du centre sont à l'arrêt sans la moindre explication des services de la wilaya, qui avaient pourtant lancé l'opération tambour battant !