La famille Khenfri subit les intimidations de la part de la personne qui a voulu violer leur fille. Depuis la tentative de viol de leur fille de 10 ans, survenue au mois de juin 2014 devant son école à la cité Frères Ferrad, dans la banlieue de Zouaghi, à Constantine, la famille Khenfri vit un long cauchemar qui ne semble pas près de connaître son épilogue. Après avoir usé de toutes les procédures, dont le dépôt de plainte contre l'agresseur et des demandes d'audience auprès des instances judiciaires, le père, Ali Khenfri, s'est dit las de la situation qu'il est en train de vivre avec sa femme et ses enfants. «Pour avoir déposé plainte contre l'individu qui a tenté de violer ma fille, que nous avons identifié auprès des services de la gendarmerie de Zouaghi, ce dernier a commencé par nous intimider, en agissant en toute impunité ; il ira même jusqu'à menacer de tuer ma femme et ma fille et de brûler notre maison. Imaginez la peur que nous sommes en train de vivre chaque jour, moi, ma femme et mes enfants», s'écrie-t-il. La famille décide enfin de saisir le procureur de la République près le tribunal de Constantine. Dans une requête adressée à ce dernier le 28 juin dernier, dont nous détenons une copie, la mère de la victime note : «Devant les agissements de cet individu qui a tenté d'abuser de ma fille et après dépôt de plainte, je me suis présenté plusieurs fois devant le chef de la brigade de la gendarmerie de Zouaghi pour intervention, mais ce dernier refusait d'intervenir.» Mais les ennuis ne s'arrêteront pas. Les menaces continueront et le père décide d'évacuer sa fille en France. Ayant la double nationalité franco-algérienne, titulaire d'un passeport français portant le n°12CT54858 délivré le 29 août 2012 par le consulat général de France à Annaba, Ali Khenfri décide de saisir les autorités françaises pour scolariser sa fille en France. «Je ne comprends pas les raisons du silence troublant du chef de la brigade de la gendarmerie de Zouaghi, mais aussi les causes du retard dans le traitement de notre plainte qui ne parviendra au procureur de la République de Constantine que neuf mois après», s'indigne Ali Khenfri. Ce dernier a décidé finalement de saisir le Tribunal pénal international en Suisse dans une requête adressée le 20 octobre dernier (copie en notre possession). Dans cette correspondance, Ali Khenfri évoque encore une fois un autre fait grave, celui d'une tentative d'enlèvement de ses enfants. A ce jour, affirme Ali Khenfri, «malgré les convocations et les auditions qu'ils ont subies par les services de la gendarmerie et de la sûreté de wilaya, le danger guette toujours sa famille, alors que le présumé coupable n'est jamais inquiété».