Le phénomène des enlèvements d'enfants et adolescents en Algérie prend de l'ampleur. Des personnes, sans scrupules, n'hésitent pas à prendre de force des petits enfants ou des fillettes pour se venger contre leurs parents ou carrément pour assouvir un instinct bestial. La dernière affaire en date remonte à peine à quelques jours. En effet, les éléments de la Gendarmerie nationale avaient, pour rappel, réussi à libérer une jeune lycéenne enlevée par deux individus, à Ain Temouchent. Selon les indications fournies par la même source, la jeune fille, âgée de 17 ans, avait été kidnappée par deux individus, circulant à bord d'un véhicule, devant le lycée de Tamzourah, dans la wilaya d'Ain Temouchent. Alertés grâce au numéro vert « 1055 » par l'un des camarades de la victime, les gendarmes avaient lancé des recherches par les sections de sécurité et d'intervention et les éléments de la sécurité routière en déployant un dispositif de patrouille et de barrages dans plusieurs localités et sur le réseau routier de la même wilaya, afin de retrouver la fille, saine et sauve, et d'arrêter les auteurs, avant qu'ils ne quittent la wilaya. Les recherches avaient abouti à l'interpellation d'un des ravisseurs à bord d'un véhicule et à la libération de la jeune fille enlevée, tandis que son complice, identifié, a pris la fuite à bord d'un autre véhicule. Le 8 décembre dernier, les gendarmes de la brigade de Ksar El-Boukhari (Médéa) ont présenté devant le procureur de la République, près le tribunal local, un repris de justice, âgé de 22 ans, pour enlèvement, séquestration, port d'arme prohibée (couteau) et attentat à la pudeur avec violence, dont a été victime une jeune fille de 21 ans. L'affaire remonte au 04/12/2013 à 13 h, lorsque des renseignements parviennent à la gendarmerie et faisant état de l'enlèvement d'une jeune personne à la gare de Ksar El-Boukhari. Les investigations entreprises par les gendarmes de la compagnie territoriale de Ksar El-Boukhari ont abouti à l'arrestation de l'auteur, près de son domicile, à bord d'un véhicule de marque Peugeot 207, en possession d'un couteau et la libération de la femme qui a été séquestrée, pendant trois (03) jours, dans la demeure du ravisseur, qui a abusé d'elle. Le 10 novembre 2013, la brigade de Gendarmerie nationale de Merahna (Souk Ahras), est contactée par les éléments de la Sûreté de daïra (police) sur l'enlèvement de la nommée (B.A), âgée de 22 ans, étudiante universitaire, de son lieu de résidence à la ville de Taoura, par des inconnus à bord d'un véhicule de marque Renault Mégane. Les gendarmes de la wilaya de Souk Ahras et les wilayas limitrophes ont déclenché une vaste opération de recherches afin de rétrouver la fille saine et sauve et arrêter les auteurs. Une dizaine de patrouilles de motocyclistes et des véhicules de la Gendarmerie nationale de Souk Ahras ont sillonné le réseau routier de la wilaya et plusieurs points de contrôle (barrages) avaient été dressés afin d'intercepter le véhicule signalé. Les recherches menées par les gendarmes de la brigade locale ont abouti à la libération de la jeune fille, qui était à bord du véhicule signalé, à hauteur du cimetière de localité et l'interpellation du nommé (N.M) âgé de 28 ans, auteur de l'enlèvement. Au cours de l'enquête, les gendarmes ont interpellé un complice, dans la même commune (Merahna). Un troisième acolyte identifié demeure, toujours, recherché. Deux jours, auparavant, les gendarmes réussiront, également, à libérer une fille des mains de ses ravisseurs dans la wilaya de Batna. Tout a commencé lorsqu'un étudiant universitaire, s'est présenté à la brigade de Gendarmerie nationale de Oued Chaaba (Batna) pour déclarer que le même jour à 14h30, alors qu'il était à bord de son véhicule de marque Peugeot 308 en stationnement près du Djebel Chelalaa, commune Oued-Chaaba, en compagnie d'une amie, âgée de 20 ans, il a été surpris par 4 individus, qui l'ont agressé au moyen d'un sabre, le blessant à la jambe gauche pour ensuite enlever sa copine et prendre la fuite à bord de sa voiture en direction de la forêt. Alertés, les gendarmes de la brigade locale se sont déplacés sur les lieux et ont déclenché une vaste opération de recherche, afin de retrouver la fille. Ils ont entamé des recherches qui ont abouti à la découverte, à 17h, du véhicule volé, avec à son bord la jeune fille enlevée, saine et sauve, alors que les malfaiteurs ont pris la fuite, emportant avec eux les documents de la voiture ainsi qu'une bague en or et 4.000 DA appartenant à la jeune fille. Les auteurs du crime, activement recherchés par les services de sécurité, courent toujours. Le 13 septembre de l'année en cours, une jeune fille (H.H) âgée de 20 ans, demeurant au centre-ville de Ouled Rechache «wilaya de Khenchela» magasinière dans une école primaire, est enlevée par le nommé B-M, commerçant de son état, demeurant à Ouled Rechache dans la même wilaya. Les Gendarmes de la brigade de Khairane qui avaient été contactés par la police, ont immédiatement déclenché une vaste opération de recherche et de contrôle des véhicules et des individus en procédant au bouclage de toute les entrées et les sorties de la ville et en appliquant un dispositif de patrouilles et de barrages, afin de retrouver et de libérer la fille saine et sauve. Grâce au concours des citoyens qui ont signalé, via le numéro vert de la Gendarmerie nationale « 10-55 », le passage du véhicule dans lequel la fille a été embarquée, les Gendarme enquêteurs localiseront et immobiliseront à un point de contrôle sur le CW.07, reliant Khairane à Chechar, le mis en cause qui était à bord d'une camionnette de marque Nissan et du coup libéré la jeune fille. La victime a déclaré avoir été enlevée par son ravisseur qui l'a menacé au moyen d'un couteau à sa sortie de l'école ou elle travaillait. Le 28 août, c'est une autre adolescente de 15 ans qui a été enlevée à sa sortie du domicile de sa voisine, dans la commune de Boutlelis (wilaya d'Oran), par 3 individus dont un âgé de 17 ans, avec lequel elle était en relation, selon l'enquête des gendarmes. Les mis en cause ont conduit, sous la menace de couteaux, la jeune fille vers un taudis non loin du village, où ils ont abusé d'elle. Leur méfait accompli, ils ont abandonné sur les lieux, la victime qui a été retrouvée par un riverain et remise aux gendarmes de la brigade de Boutlelis. Les recherches ont conduit à l'interpellation d'un des auteurs dans le même village alors que les deux autres se sont présentés, eux-mêmes, à l'unité de gendarmerie. Par ailleurs, le 3 février de la même année, les gendarmes avaient, également libéré, 2 étudiantes qui avaient été embarquées, de force, à bord d'un camion frigorifique à Sidi Bel-Abbès. Le groupement territorial de Gendarmerie nationale de cette ville, ayant reçu une communication téléphonique sur le numéro vert faisant état de l'enlèvement de deux étudiantes universitaires, commis le même jour à 21h, par 2 individus non identifiés qui les ont embarquées malgré elles, à bord d'un camion frigorifique de marque JAK, au centre-ville de la localité avant de prendre la fuite vers une direction inconnue. Les recherches entreprises par les gendarmes de la brigade de Sidi Khaled (Sidi Bel-Abbès) avec ceux de la Section de sécurité et d'intervention du groupement, ont abouti à l'interpellation des auteurs présumés et à la libération des deux filles, à hauteur de la ferme Si Youcef, commune de Sidi Khaled. Enfin, les gendarmes de la brigade de Hammamet ont présenté, le 11 février 2013, devant le procureur de la République, près le tribunal de Tébessa, 3 personnes, pour tentative d'enlèvement dont a été victime un jeune de 19 ans. Le 08/02/2013 à 19h, les mis en cause, à bord d'un véhicule de marque Peugeot 405, ont tenté d'enlever la victime, à hauteur de la cité des 40 logements, dans la même localité, avant de réussir à prendre la fuite. Alertés par la victime, les gendarmes de ladite unité ont interpellé les mis en cause dans la même commune. Ce sont là quelques affaires, seulement, qui ont été solutionnées par la Gendarmerie nationale au cours de cette année qui prend fin, alors que des dizaines d'autres cas qui ont été traités par la police, cette année. Combien d'affaires d'enlèvement ou de tentatives d'enlèvement d'enfants et de mineurs ont eu lieu cette année, notamment dans les centres urbains ? Personne ne le sait, les parents des victimes ou même les services de sécurité ne communiquent pas à cause de la sensibilité du sujet au sein de la société algérienne. Une chose est cependant certaine, si on se réfère au bilan de la gendarmerie pour cette année 2013, le viol est souvent le mobile des ravisseurs. La mort dans des conditions atroces des jeunes enfants Haroun (10 ans) et Ibrahim (9 ans) dans la wilaya de Constantine en début de cette année, reste bien évidement un fait qui a marqué toute la société Algérienne qui découvre avec effroi que des « êtres humains » peuvent commettre un crime aussi odieux. Violés et mutilés, les deux enfants ont vécu un véritable supplice. Depuis des mesures ont été prises dans les écoles notamment et une coordination entre les différents services de sécurité est mise en place à chaque fois qu'une alerte est sonné pour un enlèvement. Dans ce contexte, plusieurs juristes et représentants d'organisations des droits de l'homme, ont plaidé pour l'application de la peine capitale dans les crimes liés aux enlèvements et kidnappings d'enfants. Cette mesure a été préconisée par le président de la Commission nationale de promotion et de protection des droits de l'homme (CNPPDH), Me Farouk Ksentini qui s'est clairement prononcé pour l'application de la peine de mort, de façon exceptionnelle, à l'encontre des auteurs de ce genre de crimes. Le débat autour de la question alimente les discussions et le gouvernement a décidé d'actions qui s'articulent autour de trois axes principaux, à savoir la sensibilisation, la prévention et le traitement judiciaire «ferme» et «rapide» contre les auteurs de ces crimes. En tous les cas une chose est certaine la répression n'a jamais réglé le fond d'un problème. L'école censée jouer un rôle primordiale dans l'enseignement des « valeurs humaines » a perdu aujourd'hui jusqu'à sa raison d'être. Il ne suffit que de voir le nombre de recalés et le comportement de nombre d'enfants dans les écoles. Cela fait vraiment froid dans le dos sachant que ces enfants deviendront un jour adulte.