Le classique derby entre frères ennemis USMA et MCA, le 53e du genre, aura tenu toutes ses promesses. Disputé en nocturne, en cette soirée ramadhanesque, sur une pelouse en bon état dans un stade plein comme un œuf, avec 4 réalisations, à la clef, le tout dans un fair play presque parfait (alors que l'on célébrait justement la Journée mondiale du fair play décrétée par la Fifa). Il n'y a eu ni vainqueur ni vaincu, mais notre football jusque-là médiocre et en pleine léthargie, voire décadent, en est sorti quelque peu grandi. Les 22 acteurs se sont donnés à fond. Ils ont joué sur un rythme extrêmement rapide, durant toute la durée des débats, ce qui suppose qu'ils se sont bien préparés sur la base de schémas tactiques précis et bien élaborés. C'est vrai, il y a eu « du déchet » dans le jeu, toutefois, globalement, la production des 22 acteurs aura été honnête et d'un niveau technique appréciable en dépit du caractère derby de ce match, où la tension « sportivement parlant » était à son comble dans les tribunes comme sur le terrain, avec tout de même quelques séquences techniques collectives ou individuelles de bon aloi, et même du suspense. Cela s'est joué à quelques détails. Pour preuve, la superbe réalisation de Bensaïd, qui a eu le mérite de remettre les pendules à l'heure. Les 3 autres ont inscrit sur balle arrêtée, dont l'une a été l'œuvre de Coulibaly, un véritable régal que ce « boulet » adressé des 40 m sur lequel Zemmamouche, auteur pourtant d'une bonne prestation (il a empêché Hadjadj de marquer le but de la victoire sur penalty dans les dernières minutes du match). Pour Bracci, « ce derby prouve que le football est beau », tout en regrettant tout de même qu'« on avait le gain du match à notre portée à 2 minutes de la fin ». Et c'est pour cela qu'il s'est « dit frustré, malgré la présence d'un bon Mouloudia aujourd'hui mais satisfait qu'après 6 matches disputés en un mois, les joueurs aient fait montre de fraîcheur physique ». Il reconnaît que « le MCA a laissé filer des points » (2 contre l'ASMO et 2 contre l'USMA) mais promet « qu'à l'avenir, l'on verra un meilleur visage du Mouloudia plus compétitif et dominateur ». Tout en se déclarant qu'il allait « y arriver, en le transformant en un Real Madrid algérien ». Par ailleurs, le coach usmiste, René Lobello, « s'est félicité de la victoire de son équipe sur le plan de l'état d'esprit car nous étions psychologiquement très forts ». Toujours est-il bravo aux 22 acteurs et pourvu que ça dure !