Les USA, outre cet objectif de rompre définitivement leur dépendance vis-à-vis de cette source d'énergie, visent à fragiliser d'autres puissances en voie de se constituer comme une alternative à l'Amérique, à l'instar notamment de l'Union européenne, avec la disparition de l'URSS et la fin de la guerre froide, est en voie de se consolider et pourrait à terme au plan notamment de l'économie atténuer la prédominance planifiée des USA. Or, le point sensible de l'Europe réside dans sa pauvreté en ressources locales hydrocarbures qui, malgré l'envolée des cours du brut, cette énergie disponible et sans cesse renouvelée (la dernière découverte dans le golf du Mexique en témoigne) reste à des coûts qui ne permettent pas de développer d'autres formes d'énergie de substitution. Avec cette mainmise sur la majeure partie des ressources en hydrocarbures, les USA vont pouvoir exercer une autre forme de parrainage sur l'Union européenne. Par ailleurs, cette situation, outre le fait de libérer les USA de la relation ombilicale avec l'Arabie Saoudite, va lui permettre de changer de politique envers ce royaume et le reste des monarchies de la région, mais aussi de dicter sa volonté aux producteurs de l'Opep, organisation qui, à terme, va disparaître, mais aussi exercer sa volonté sur la Russie et la Chine, et ce, par une gestion appropriée des prix du brut, dont l'économie de ces pays en dépend. Maintenant, nous savons aussi pourquoi les USA ont privilégié l'Afghanistan, en avançant des arguments de vouloir libérer les afghans de la dictature des Talibans, et surtout éviter à l'Amérique de revivre un autre 11 septembre. Il faut noter les deux éléments qui caractérisent ce pays : le fait qu'il soit frontalier avec principalement deux pays musulmans (le Pakistan et l'Iran) et qu'il se situe sur les nouvelles routes du pétrole et du gaz. Ce dernier aspect a déjà été abordé, par contre sa position géographique explique la priorité qui lui a été donnée par rapport à l'Irak en ce moment-là. En effet, s'assurer une présence en Afghanistan, puis en Irak, va permettre de désarmer l'Iran qui fait partie de l'axe du mal, en le prenant en tenaille à partir de l'Afghanistan et de l'Irak, une fois politiquement et économiquement occupé, sans oublier de la mer du golfe avec l'appui des royaumes de la région. Par la suite et grâce à l'occupation toujours de l'Irak, et pour rejoindre les objectifs d'Israël comme par exemple nous faire oublier le génocide que ses dirigeants mènent en Palestine, la Syrie serait le prochain pays à subir les conséquences de cette stratégie ; localisée entre Israël et l'Irak, coupé du Liban et donc du Hezbollah grâce à la stratégie mise en œuvre sans état d'âme très récemment, elle serait envahie peut-être par Israël interposé de la même manière, surtout qu'elle assurera un débouché pour les hydrocarbures venant de la Mésopotamie sur la mer Méditerranée. Ce vaste plan d'occupation politique et économique de ces régions va permettre aux USA de se retrouver en mer Caspienne, mais également à travers les frontières de l'Asie de l'ouest de disposer enfin d'une ouverture terrestre surtout vers la Chine et la Russie pour des desseins ultérieurs. Des pays comme le Pakistan, la Corée du nord, frontalier avec la Chine, seront également concernés pour être intégrés comme c'est déjà envisagé avec l'île de Taïwan dans les plans de fragilisation, en perspective de batailles potentielles que les USA planifient à un autre horizon, une fois les conditions de succès réunies. Il s'agit là d'anticipations sur des projets que l'équipe actuelle de la Maison-Blanche, notamment celle constituée de ce qui est qualifié de faucons, risquerait de mener si elle est reconduite lors des prochaines élections aux USA ; une occupation en Irak sans conséquences sérieuses sur la politique extérieure des USA risque de conforter cette équipe, lui assurer un nouveau mandat et lui permettre de continuer à servir les desseins de ceux, qui, assoiffés de puissances à l'instar des pharaons d'antan, rêvent d'un Grand Moyen-Orient (GMO) ; désignent sans état d'âme et de loin, la proie, d'autant que le faucon, rapace de son état, est esclave de son seul maître. Une telle victoire politique, outre le volet hydrocarbures, va permettre une relance économique d'une ampleur non négligeable aux USA ; la France, l'Allemagne, la Chine et la Russie ont toutes les raisons de s'inquiéter de cette situation, il ne feront pas partie, comme c'est déjà le cas en Irak du club des convives au dîner que constituerait encore le Grand moyen- Orient ; un quotidien londonien n'a-t-il pas relevé au moment de l'invasion de l'Irak, qu'il sera permis à l'Europe (comprendre l'ONU mise au pas) de faire la vaisselle ! Voilà comment était perçue l'invasion de la plus ancienne civilisation du monde. Quant aux conséquences de leurs actes, les USA se soucient, et en apparence, des possibles dommages collatéraux, comme ils aiment à les qualifier pour ce qui concerne en particulier les pertes de civils, en oubliant que les véritables dommages collatéraux se situent bien ailleurs ; ils ne seront pas faciles à enterrer comme on le fait avec un être humain, une fois la bavure faite et oubliée. L'Amérique, arrogante, vient de commettre à mon sens une erreur qui fera date et qui ne sera pas aisément pardonnable ; une génération de frustrés de toute la communauté internationale s'attellera à faire rappeler aux USA un tel comportement ; non digne, en raison des rapports de forces en présence mais aussi en raison du non respect de la légalité internationale. L'Europe commence à envisager son autonomie militaire par rapport à l'Otan, les musulmans et arabes perçoivent cela comme une guerre de religions, le Vatican à condamné et pris ses distances par rapport à la responsabilité des USA, et avec la révolte civile des Irakiens, des conséquences difficilement prévisibles peuvent en découler à moyen et long termes. La Russie et la Chine vont certainement adapter leurs stratégies mondiales en fonction de ces développements, et des visées des USA quant à l'objectif de régenter les relations à travers la planète ; leur position actuelle dans le dossier nucléaire iranien témoigne d'une prise de distance sérieuse, exprimée à haute voix au niveau du conseil de sécurité de l'ONU. Pour ce qui concerne le devenir de l'ONU, son rôle est désormais remis en question ; la fracture est telle que cette institution internationale fait partie dans sa conception actuelle du passé. d'ailleurs, on se rappelle que les USA ont décidé de leur propre chef, que l'Irak devait être pour une période transitoire administré par un ex-militaire à la retraite. Il a été chargé (après l'avoir détruit) de faire reconstruire l'Irak par les multinationales de la coalition, et ce, à partir des ressources pétrolières locales. C'était la formule « pétrole contre nourriture » maintenant c'est devenu celle du « pétrole contre reconstruction ». La formation d'un gouvernement provisoire, constitué d'Irakiens et, par la suite, désigné, selon la formule désormais consacrée « démocratiquement élu », n'a pas empêché la guerre civile de s'installer dans la durée, voilà que maintenant, les USA s'attellent via l'ONU à vouloir impliquer davantage des pays comme la Russie, l'Allemagne ou la France, allant jusqu'à les inviter à aider financièrement le 2e producteur mondial de brut ! Franchement, peut-on reconstruire sur des décombres, au dessus des ruines ou sur des tombes ? Assurément non ! La Cisjordanie a été occupée par Israël en 1967 en l'espace de trois jours ; cela n'a pas empêché qu'aujourd'hui, 30 ans après, on continue à compter les morts dans les deux camps au détriment des peuples. Les USA gagneraient à mettre leurs moyens et leurs puissances au service de l'homme, de la paix, sans effusion de sang de la planète, pour assurer un développement durable et harmonieux. Les priorités sont évidemment, de trouver les remèdes aux maladies et épidémies qui sévissent à travers le monde, de trouver les solutions pour la préservation de l'environnement, de rechercher comment faire face à la faim dans le monde, et bien d'autres travaux qui viseraient la promotion de la dimension humaine dans son ensemble, mais surtout dans le respect, au lieu de se mettre au service d'une minorité dont l'hégémonie n'est pas tellement éloignée de celle de certains dirigeants, qualifiés à tort ou à raison de dictateurs. Des scénarios sont certainement fin prêts pour l'occupation de la Syrie et de l'Iran si cela devait se confirmer, c'est la politique stratégique des Etats-Unis d'Amérique qui remonte à environ 1953 qui continue à être mise en œuvre ; cette dernière prévoit aussi de réguler les naissances pour adapter les populations aux richesses de la planète, disponibles à moyen et long termes. L'histoire est pleine d'enseignements quant à la pérennité des formes pervers de dictateurs à la solde du capital dont le seul souci est la recherche permanente et inlassable des voies et moyens, à même de lui permettre de s'accroître et de se multiplier à l'infini au seul profit de ses détenteurs ; on est bien loin des motivations du 11 septembre 2001, à l'origine de bien de dépassements. Hommes et femmes, jeunes et moins jeunes avaient porté un jugement sans appel au sujet de l'agression de l'Irak ; ils l'ont hurlé à travers les artères et les campagnes dans le monde entier : « Not in our name. » Les peuples, principalement celui des USA et de Grande-Bretagne, s'interrogent certainement aujourd'hui, trompés par leurs dirigeants, sur leurs modèles de démocratie, de respect des droits de l'homme qui faisaient leur fierté.