Poésies, théâtre, film documentaire, conférences et une exposition d'œuvres d'art et d'objets traditionnels ont marqué la célébration de Yennayer à l'université. Le Nouvel An amazigh 2966 est fêté dans tout le territoire de la wilaya de Béjaïa. Des associations ont marqué l'événement par des festivités traditionnelles à la limite de leurs moyens. Des expositions de vieilles coupures de journaux, de photos, de livres, d'objets traditionnels kabyles… tout ce qui renvoie à l'identité et à la culture amazighes est ressorti, fièrement, comme chaque année, pour ne pas rater le rendez-vous de amenzu n'Yennayer. Au centre de l'événement, le traditionnel couscous de la veille de Yennayer, immensi n'Yennayer, est préparé comme un élément de l'art culinaire kabyle mais aussi en tant que trait identitaire fondamental de la culture amazighe. Au programme aussi, des rencontres-débats sur la thématique identitaire se tiennent en cette circonstance, animées par des enseignants, des chercheurs et des militants de la cause berbère pour redire les origines lointaines de cette célébration. A cette occasion, l'auditorium du campus Aboudaw et le théâtre régional Malek Bouguermouh (TRB) ont abrité, hier, plusieurs activités concoctées par le club scientifique Tumast du département amazigh de l'université Abderrahmane Mira, en collaboration avec le comité des fêtes de Bgayet. L'auditorium était plein à craquer. Des étudiants, des enseignants et des militants de la cause amazighe étaient de la cérémonie qui a débuté vers 10h par une exposition de livres traitant de la culture amazighe en général et de celle de la Kabylie en particulier. Juste à côté, les gens pouvaient admirer quelques œuvres d'art plastique d'artistes locaux, dont des étudiants. Vers 11h, avec l'arrivée du recteur attendu pour le coup d'envoi, les doux airs d'Idir qui retentissaient depuis le matin cèdent la place à une prise de parole. Le recteur, Saidani Boualem, le doyen de la faculté des lettres et des langues, Bektache Mohammed, et d'autres se sont succédé au pupitre pour souhaiter «Assegas Ameggaz» à l'assistance et donner le coup de starter de la cérémonie. Et c'est à Linda Bouseksou, la jeune poétesse au verbe enchanteur, de leur emboîter le pas et de monter sur scène pour déclamer une ode formidable exaltant l'esprit de Yennayer. Actualité oblige, l'étudiante n'a pas manqué de déclamer quelques vers sur l'officialisation de tamazight. Juste après, un film-documentaire sur Yennayer, réalisé par Mouloud Arkoub, est projeté. Le réalisateur a fait une immersion dans le village Tabouda, relevant de la commune de Beni K'sila, pour filmer une cérémonie de célébration du Nouvel An amazigh organisée par les habitants du village. Le programme s'est poursuivi avec une pièce théâtrale et une conférence-débat, animée par l'enseignant de Tamazight à l'université de Béjaïa, Mestapha Tidjet. Au niveau du TRB, les activités ont débuté à partir de 14h. Au menu, une exposition d'œuvres d'art et d'objets traditionnels typiques de la région, une chorale, de la poésie, une conférence-débat sur Yennayer et un gala artistique en fin de journée. Voulant donner plus d'écho à la cérémonie, le club scientifique a investi la place Ifri, sise à El Khemis, en y exposant des livres d'expression amazighe.