Après la chute drastique des cours du pétrole et ses répercussions sur l'économie nationale, les opérateurs algériens sont appelés à développer l'exportation de leurs produits, à décrocher de nouveaux marchés, et surtout à contribuer à renflouer le Trésor public en devises. La Chambre de commerce et d'industrie de Blida semble comprendre l'enjeu et vise à former ses adhérents sur les procédures à suivre pour réussir l'exportation. - On voit que la Chambre de commerce dont vous êtes le président semble favoriser les exportations hors hydrocarbures. Pourquoi ? Depuis notre élection en 2014 et notre première réunion, on a décidé de faire un travail de fond pour sensibiliser nos adhérents et les inciter à aborder le marché extérieur. Le contexte économique a changé dans notre pays depuis la chute des prix du pétrole. Il fallait donc se préparer à l'exportation, d'autant que l'acte d'exporter ne se fait pas du jour au lendemain. Il s'agit d'un travail de longue haleine qu'on est en train de mener. - Et pour exporter, il faut connaître les pays ciblés… Absolument. La deuxième étape de notre travail consiste à expliquer à nos adhérents que le fait d'exporter nécessite une vision, une stratégie. L'opérateur économique doit surtout connaître le pays visé pour réussir son exportation. A notre niveau, on essaye de leur expliquer que chaque pays a ses spécificités et ses besoins. Par exemple, si quelqu'un veut exporter vers la France, on lui explique quels sont les produits algériens qui peuvent être facilement exportés vers ce pays et rentables à la fois. Même chose pour les pays arabes ou africains, le Canada… La France nécessite à elle seule toute une journée. Avant, on parlait d'exportation de manière générale, mais là on doit spécifier le pays visé et le faire connaître aux potentiels exportateurs afin qu'ils puissent réussir leurs ventes à l'étranger. Bref, il s'agit-là du cas par cas, car notre démarche est d'aller en profondeur. D'ailleurs, notre objectif est d'organiser des journées d'information spécifiques par pays ou région et d'étudier les potentialités de chaque marché. On compte même ramener des experts pour nous assister dans notre démarche. - L'exportation, c'est aussi une affaire de logistique, de douane… La logistique est très importante dans le processus d'exportation et il faut l'utiliser d'une manière efficace et efficiente. Dans ce sens, on a organisé, fin 2015, une journée dédiée à la logistique et des sociétés activant dans ce créneau sont venues expliquer leurs services. Quelques jours auparavant, la Chambre de commerce et d'industrie de Blida avait invité les Douanes à informer les exportateurs et potentiels exportateurs sur les facilités qu'accorde cette institution lors des opérations d'exportation. Tout le monde avait remarqué qu'il y avait un manque d'information et que de pareilles rencontres ne pouvaient qu'être bénéfiques pour celui qui veut exporter. A travers nos rencontres, on essaye aussi d'encourager les consortiums d'exportation pour une histoire d'organisation et de frais, car une PME, vu sa taille, ne peut pas supporter à elle seule certains frais liés à la logistique, par exemple. La lenteur dans nos ports et leur asphyxie ne sont pas sans conséquence sur les frais que doit honorer un exportateur. Espérons que l'ouverture du port de Cherchell contribuera à fluidifier le commerce extérieur. - Avez-vous des chiffres sur les exportateurs à Blida ? Difficile de répondre à cette question, puisque par définition un exportateur est celui qui exporte dans la durée et non pas occasionnellement. Les chiffres donnés par la Douane concernent généralement ceux qui vendent à l'international et de temps à autre. M. B.