Le Grand-Sud suscite bien des convoitises. Après les Allemands, ce sont les Japonais qui cherchent à développer des mécanismes de coopération et d'investissement dans l'Algérie profonde. C'est ce qu'a déclaré Masaya Fujiwara, ambassadeur du Japon en Algérie, en marge de sa visite de travail, jeudi, dans la wilaya de Tamanrasset. L'émissaire du pays du Soleil Levant dit avoir été chargé de réunir toutes les informations nécessaires à la création d'un climat d'affaires favorable au lancement de projets de développement durable en faveur des régions du Sud qui, a-t-il constaté, disposent d'énormes potentialités. Cette visite, qui se veut une prise de contact avec des acteurs économiques et des investisseurs locaux, a permis ainsi au diplomate d'identifier les activités porteuses et les secteurs émergents susceptibles d'intéresser les Japonais, qui comptent mettre leur savoir-faire et leur expérience, tous domaines confondus, au service de l'Algérie. A commencer par les questions relatives au commun malheur des deux pays secoués par des tragédies nucléaires. La prise en charge des victimes d'irradiation, la décontamination des zones polluées et donc la possibilité de rendre ces sites compatibles avec la vie ont été, entre autres, les points soulevés par Masaya Fujiwara, qui affiche la volonté de mettre l'expérience de son pays à la disposition de l'Algérie, notamment des wilayas du Sud qui subissent encore les conséquences de ce désastre humanitaire. «Les bombardements atomiques qui ont eu lieu sur le Japon pendant la Second Guerre mondiale ont eu des retombées affreuses. Le gouvernement a déployé de gros moyens sur les plans sécuritaire et social afin de prendre en charge les victimes. Il faut dire que la question est difficile à résoudre. Cependant, nous avons cumulé de l'expérience que nous mettons au service de l'Algérie si elle en a besoin», a-t-il proposé, en soulignant qu'aucun endroit n'est désormais interdit d'accès à Hiroshima et Nagasaki où plus de 140 000 personnes ont été tuées lors des explosions. Pour ce qui est des secteurs agricole et touristique, Masaya Fujiwara affiche plus d'enthousiasme à l'idée de reproduire les expériences lancées en Afrique de l'Ouest où des champs de riz ont été créés dans des zones semi-arides. L'ambassadeur souhaite ainsi consolider la présence japonaise dans le Sud afin de développer ces deux secteurs jouissant d'une importance capitale compte tenu de la conjoncture économique actuelle. Interrogé en marge de la cérémonie organisée avec la presse locale, l'hôte de la capitale de Tin Hinan a saisi l'opportunité afin de louer les efforts consentis par l'Algérie pour le rapatriement des ressortissants nigériens dans le respect et la dignité. «L'opération a été un défi réussi», a-t-il estimé, en se disant «impressionné» des moyens mis en place et des conditions de prise en charge de la population migrante. Il est à savoir que l'ambassade du Japon en Algérie s'attelle à la concrétisation de plusieurs actions humanitaires à travers ses projets de partenariat préalablement discutés avec la présidente du Croissant-Rouge algérien, qu'il avait rencontrée au centre d'accueil de Tamanrasset.