Le DRS est renommé Direction des affaires de sécurité. Le nouveau service, rattaché à la présidence de la République, quitte l'enceinte du MDN pour s'installer dans l'ancien ministère des Affaires étrangères. La restructuration des services de renseignement passe à une nouvelle étape. Le Département du renseignement et de la sécurité (DRS), qui a eu un nouveau chef en septembre dernier, vient d'avoir une nouvelle dénomination. Selon les informations rapportées hier par plusieurs médias électroniques et confirmés par nos sources, un décret non publiable, signé le 20 janvier courant, met ainsi fin à ce sigle qui a accompagné l'Etat algérien pendant 25 ans. Ce service est donc renommé Direction des affaires de sécurité. Le successeur du général de corps d'armée Mohamed Mediène à la tête du DRS, le général-major à la retraite Athmane Tartag en l'occurrence, est maintenu à la tête de cette nouvelle structure sécuritaire qui est également mise sous la tutelle de la présidence de la République comme l'a toujours été le DRS. Mieux encore, Athmane Tartag, qui a repris le costume de «civil» comme simple conseiller, est promu au rang de ministre- conseiller qui aura la lourde mission de coiffer tous les Services de renseignement des différents corps de sécurité. Son nouveau poste est donc celui du coordinateur des services de sécurité. La nouvelle structure ressemble ainsi au fameux projet de superministère de la Sécurité voulu par l'ancien ministre de l'Intérieur, Yazid Zerhouni. Sauf que cette structure dépend plutôt du président de la République et non pas de son ministre de l'Intérieur. Le décret recentre la gestion et la coordination du renseignement, qui émane des différents services de sécurité (police, gendarmerie et corps d'armée), au sein de cette nouvelle direction qui est, cette fois-ci et visiblement pour lever définitivement l'amalgame, rattachée «physiquement» à la Présidence. Autrement dit, contrairement à la direction centrale du DRS qui se trouvait au ministère de la Défense nationale, le nouveau service va s'installer au niveau de l'ancien siège du ministère des Affaires étrangères, récupéré il y a quelques années par la Présidence. Le statut de coordinateur pourrait donner beaucoup de pouvoirs au nouveau chef des Services secrets mais aussi une grande responsabilité en matière de sécurité nationale, en ce sens qu'il est tenu de rendre plus efficace l'intervention des différents service de sécurité dans leur champ d'actions clairement délimité par des lois et règlements régissant les différents services de sécurité. Aussi, les services rattachés l'été dernier à l'état-major vont tous rejoindre la nouvelle direction qui sera dirigée par Athmane Tartag. Il s'agit notamment de la direction de la police économique, de l'intelligence économique, du Service de la coopération opérationnelle et du renseignement antiterroriste (Scorat) et de la Direction générale de la sécurité et de la protection présidentielle (DGSPP). Cette nouvelle direction sur les deux principaux services du DRS, à savoir la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) et la Direction de la documentation et de la sécurité extérieure (DDSE). Ces deux services «absorberont» toutes les petites directions dont était doté le désormais ex-DRS. A cela s'ajoutera une direction qui s'occupera de tout ce qui est technique et logistique. La nouvelle version du DRS voit ainsi le jour cinq mois après la mise à la retraite du général de corps d'armée Mohamed Mediène dit Toufik et son remplacement par son ancien «bras droit», Bachir Tartag. Une direction, faut-il le préciser, qui va assurément fonctionner avec le personnel du défunt DRS.