Dans un entretien accordé à ElWatan.com, Hamida Kettab, secrètaire générale de l'association El Amel d'aide aux personnes atteintes de cancer, nous dira que les autorités affichent une volonté sans faille pour lutter contre le cancer, sauf que, malgré une amélioration dans les prises en charge, il reste que la radiothérapie demeure un problème majeur dans le processus de traitement. Vous préparez actuellement, le premier salon de l'information sur le cancer du 4 au 5 février prochains. Parlez-nous davantage de ces deux jours… Il s'agit d'une première en Algérie. Un salon où il sera question de l'information et plus précisément, la sensibilisation du grand public afin de prévenir contre la maladie. Mais aussi et surtout une information pour les gens qui sont déjà atteints de cette maladie. Le salon organisé par l'association El Amel avec le Ministère de la Santé, accueillera des nutritionnistes, des oncologues et tous les professionnels. Ils seront là pour guider, informer…Des guides et des brochures seront ainsi disponibles pour permettre aux visiteurs de mieux comprendre la maladie.
Qu'en est-il des campagnes de dépistage du cancer du sein que vous avez lancé à la fin de l'année 2015 ? En fait, les campagnes de dépistage de ce cancer ne datent pas seulement d'hier, nous avons commencé en 2009. C'est des campagnes qui s'étalent donc sur plusieurs années, dans le but justement d'éviter aux femmes atteintes de se retrouver à des stades avancées du cancer, surtout qu'en Algérie, 3500 femmes décèdent chaque année de cette maladie, soit 10 femmes par jour en moyenne. Depuis le 2 janvier, notre campagne s'est rendue dans les zones rurales, dans l'optique de sensibiliser les femmes, leur apprendre des méthodes leur permettant elles-mêmes de détecter la maladie, notamment par l'autopalpation ou encore de se regarder simplement dans le miroir et de remarquer si un sein est inhabituellement plus gros qu'un autre. C'est cette culture que nous visons, inculquer aux femmes le bon réflexe.
Est-ce que ces campagnes là sont justement fructueuses puisque cela fait sept ans que vous travailler à sensibiliser mais aussi à détecter cette maladie aussi précocement que possible ? Bien évidemment. Avant, la majorité des femmes se faisaient hospitaliser à des stades très avancés de la maladie. La majorité décédaient. Elles étaient très rares celles qui s'en sortaient. Aujourd'hui, par contre, elles se font soigner pour des tumeurs beaucoup moins importantes, et le traitement est par conséquent beaucoup moins lourd.
Pour le suivi de la maladie, il y a toujours des malades qui se plaignent du retard des rendez-vous… Effectivement, quelques majeurs problèmes persistent comme par exemple les rendez-vous pour la radiothérapie. La tutelle a effectivement la bonne volonté de remédier à ces retards là, notamment en inaugurant des centres de radiothérapie à Constantine ou encre à Sétif. Il y en a ceux qui sont en attente, ils vont être inaugurés prochainement. Nous avons aussi le problème de rupture des réactifs et aussi les rendez-vous pour l'IRM. Pour revenir à la radiothérapie, les délais d'attente sont actuellement de 8 mois. Alors qu'après les deux étapes de chirurgie et de chimiothérapie, il y a l'étape de la radiothérapie qui est nécessite d'être entreprise de trois semaines à deux moins, autrement la récidive guette le malade.
Que propose votre association justement pour remédier à ce problème de radiothérapie? Nous avons plusieurs fois alerté le Ministère de la Santé. Nous voulions aussi impliquer la CNAS dans la prise en charge des patients qui se font traiter chez le privé. Pour nous en tant qu'association de lutte contre cette maladie et devant la détresse des patients, il n'y a que cette solution dans l'immédiat en attendant l'inauguration d'autres centres de radiothérapie. Nous ne voyons pas pourquoi cette discrimination qui touche les cancéreux devant leurs concitoyens atteints d'insuffisance rénale qui eux par contre s'ils font l'hémodialyse dans une clinique privée, ils se font rembourser. Nous avons des cas de patients atteints de cancer pas forcément aisés qui se font endetter pour justement se faire une radiothérapie au privé.