Des classes à trois élèves par table, d'autres, debout pendant toute la durée du cours. La course et la bagarre pour trouver une place, une chaise et pendant les récréations, il est devenu courant de croiser dans les écoles, les collèges et les lycées de la wilaya, des élèves se promenant de classe en classe avec des chaises et des tables. Les parents s'en plaignent constamment depuis plusieurs années, s'ajoute la surcharge des classes qui n'en finit pas malgré les réformes, jusqu'à 50 élèves par endroits. Et pour couronner le tout, il y a ces pratiques détestables de certains chefs d'établissement qui font de la discrimination entre catégories sociales avec des classes de premier et de deuxième collège. Il y a de quoi crier à l'injustice et c'est précisément ce que compte faire des parents en faisant circuler une pétition « qui ira très loin » soulignent-ils. Ils demandent, ni plus ni moins, la tête du directeur de l'éducation sur lequel ils font peser la responsabilité des résultats catastrophiques des examens depuis plusieurs années consécutives, le bac 2005 en l'occurrence, de l'état lamentable dans lequel se trouvent les établissements de la wilaya (sans chauffage) et qui coulent de partout à la moindre petite pluie, même ceux qui ont été rénovés, ainsi que le manque chronique de mobilier scolaire et l'arrogance de certains chefs d'établissement. Pour le mobilier scolaire, nous apprenons par la direction de l'éducation que la wilaya d'El Tarf dispose à ce jour, et sans les avoir pu les utiliser, car elle n'en est pas l'ordonnateur principal, des crédits d'un montant de 130 millions de dinars, soit 13 milliards de centimes, pour l'acquisition au titre des dotations de 2004 (80 millions de dinars) et 2006 (50 millions de dinars). Celle attendue de 2007 est d'un montant de 50 autres millions de dinars. La cause du blocage, ce marché douteux de 60 millions de dinars passé en 2003 avec un fournisseur qui a demandé 12 millions de dinars de plus que la SNLB d'Annaba, fabricant avéré et reconnu, d'où il a acheté les équipements revendus à la wilaya. Affaire dévoilée par El Watan à l'époque et qui a fait l'objet d'investigations par la gendarmerie dans le cadre des enquêtes déclenchées dans l'administration locale d'El Tarf au début de cette année. La direction de l'éducation précise qu'elle ne participe que dans le choix des équipements pour ce qui concerne l'acquisition du mobilier scolaire. C'est en fait la DPAT et la DLEP qui ont été chargées de mener les procédures de passation de marché. Cette affaire sera bientôt devant la justice, selon des sources judiciaires. Ce n'est pas la seule en rapport avec l'éducation. Il y a également celle dite du lycée de Chbaïta Mokhtar (Dréan) dont la réfection en 2005 a coûté la bagatelle de 140 millions dedinars, soit le prix de trois établissements neufs de qualité. Son proviseur avait été suspendu de ses fonctions et traduit en conseil de discipline parce qu'il avait attiré l'attention, en refusant d'effectuer la rentrée 2005, sur les nombreuses malfaçons qui mettent en péril la vie des enfants.