A quelques mois des élections législatives de 2007, le MSP est en passe de connaître une grave crise interne. Une directive de son président Bouguerra Soltani vient de provoquer la colère de plusieurs cadres influents du parti. Celle-ci porte essentiellement sur l'interdiction aux parlementaires ayant déjà siégé dans les deux dernières législatures de se porter candidats aux prochaines élections législatives de 2007. La quasi-totalité des députés siégeant à l'Assemblée populaire nationale sont à la fin de leur second mandat. Si l'on s'en tient à la directive de Soltani, ceux-ci ne pourraient pas briguer un nouveau mandat. Cela n'est donc pas admis par les concernés, dont la plupart ont des postes de responsabilité et un poids important au sein de cette formation. Selon une source proche du parti, les parlementaires ont ouvertement signifié leur opposition à cette « décision » qui, pour eux, ne reflète que « les ambitions » de son « responsable ». Certains accusent Soltani d'avoir « pondu » cette directive rien que pour les écarter des instances dirigeantes, et ce, de telle façon à ce qu'il étende son emprise sur le parti. Abdelmadjid Menasra, membre influent du MSP, n'a pas caché son désaccord avec le président du parti. Il considère cette directive comme un acte exprimant une « opinion personnelle » qui n'est nullement partagée par le reste des cadres et militants du parti. Contacté par téléphone, M. Menasra a tenu à souligner que la majorité des membres du Conseil national consultatif, instance suprême du parti, s'étaient auparavant opposés à une telle directive. M. Menasra estime tout de même que le dernier mot revient aux conseils consultatifs de wilaya, seuls aptes à trancher en faveur ou contre cette directive. Ayant vertement critiqué, auparavant, Soltani pour avoir accepté un portefeuille ministériel tout en restant à la tête du parti, M. Menasra n'a pas manqué de demander à Soltani des explications sur les motivations d'une telle volonté de restreindre les candidatures à la prochaine législature. Joint hier par téléphone, Bouguerra Soltani a précisé que « le but de cette directive est de garantir une alternance démocratique à tous les niveaux au sein du parti en donnant notamment la chance aux jeunes cadres de se porter candidats aux prochaines élections ». Il estime qu'il s'agissait d'une proposition (et non d'une décision) qui sera étudiée au niveau des conseils consultatifs de wilaya, seuls habilités à trancher sur cette question. M. Soltani se dit cependant prêt à défendre bec et ongles sa « proposition » qui vise à « étendre la pratique démocratique » au sein de sa formation. Ainsi, le MSP qui n'en est pas à sa première crise interne semble être sur un volcan. Si le président du parti s'entête à appliquer sa directive, cela risquerait d'exacerber les tensions au sein du parti et de provoquer de graves dissensions.