C'est un Bouguerra Soltani souriant et serein qui s'est confié hier à la presse nationale, au siège de son parti à Alger, après la clôture, le 12 de ce mois, de la session ordinaire du medjlis echoura (conseil consultatif) du MSP. Il faut dire que le déroulement de cette 3e session après le congrès national tenu l'an dernier, est intervenu à un moment important pour le parti, qui vit d'autres événements en rapport avec les cycles de conférences régionales et de sessions d'activités partisanes qu'enregistrent les localités présidées par le MSP, à l'occasion des cérémonies de distribution des prix aux meilleurs lauréats du baccalauréat, du brevet d'enseignement moyen ou des camps de vacances scolaires organisés à l'intention des jeunes militants du mouvement durant toute la saison estivale. Cette activité politique bouillonnante a permis au leader du MSP de rebondir après une période trouble où le parti était marqué par une profonde dissidence. Justement, à propos de cette crise, Bouguerra Soltani n'en garde visiblement qu'un souvenir éphémère car, a-t-il estimé hier, «le MSP a dépassé le cap de la crise». Mieux encore, il serait, selon le président du parti, «à l'étape des projets». Finie donc l'épreuve de la «tornade», le MSP se tourne à la jeunesse et ouvre ses portes à cette frange de la société objet de tous les débats, de toutes les polémiques de l'heure. C'est du moins ce que Bouguerra Soltani a explicité hier en annonçant au passage que «les portes sont toujours ouvertes aux dissidents désireux de réintégrer les institutions du parti. La réconciliation est une bonne expérience au MSP et le droit de recours est reconnu». Développant son propos, Bouguerra Soltani dira même que les crises internes qui frappent successivement ces jours-ci l'ensemble des partis politiques algériens «menacent la stabilité démocratique du pays». Dans ce contexte, le président du MSP compte prendre attache avec les directions des autres partis et leur proposer des médiations. Abordant les thèmes de l'actualité, Bouguerra Soltani est revenu sur les dispositions de la loi de finances complémentaire (LFC) 2009 en estimant que les dispositions relatives à la suppression des crédits à la consommation «pénalisent lourdement la classe moyenne». «Nous ne sommes pas contre la suppression des crédits à la consommation pour limiter le transfert de nos devises à l'étranger. Néanmoins, cette décision a été brusque et soudaine pour les Algériens. Elle aurait dû être annoncée quelques mois avant pour que les citoyens prennent leurs dispositions. En plus, il faut que le gouvernement remplace ces crédits par des crédits «ihssan» sans taux d'intérêt, lesquels vont être d'un secours important pour la classe moyenne», relève-t-il encore en rappelant que les parlementaires et les cadres de l'Etat ont de tout temps eu droit aux formules de crédit. Sur un autre chapitre, le président du MSP s'est prononcé sur un probable amendement complémentaire de la Constitution, après le premier amendement partiel survenu en novembre dernier, en affirmant qu'il n'est guère «une priorité pour l'heure». Quant au code communal lequel devra prochainement être discuté, Bouguerra Soltani préconise d'éclaircir comme il se doit les compétences des APC et ce pour que «le citoyen ne soit pas victime d'un quelconque cafouillage». Enfin, en prévision de l'élection pour le renouvellement partiel des membres du Conseil de la nation, le président du MSP a reconnu que sa formation, à l'instar des autres formations en lice, s'active et multiplie-les sorties sur terrain pour améliorer sa représentation dans la chambre haute du Parlement. A ce propos, Bouguera Soltani n'a pas exclu de tisser des alliances avec d'autres partis dans certaines wilayas. Pour rappel, le MSP, qui siège au Conseil de la nation avec 11 sénateurs, ambitionne d'améliorer ses résultats en allant sensibiliser les 1 841 élus locaux siégeant au niveau des APC et APW. Soulignons en dernier lieu que les cadres et militants du MSP ont planché, du 13 au 18 août, à Boumerdès, sur la thématique de leur université d'été. Une thématique axée essentiellement sur leur projet de la création de «la jeunesse du MSP». A. S.