Le président Bouteflika a désigné huit nouveaux membres au titre du tiers présidentiel au Conseil de la nation. Les heureux élus — Leïla Brahimi, Mohamed Tayeb Hmarnia, Miloud Chorfi, Ahmed Ouraghi, Ahmed Bouziane, Rachid Boushaba, Mohamed El Ouad, Louisette Ighilahriz — ont été installés, hier, lors d'une séance plénière au Sénat. Ils s'ajoutent aux 17 membres installés le 10 janvier et aux 48 élus le 29 décembre dernier. Si ces désignations ne devraient pas bouleverser le paysage politique national, encore moins influer sur la marche du Conseil de la nation, la Chambre haute du Parlement ressemble à s'y méprendre à un lieu de villégiature utilisé par le président de la République pour remercier, pour services rendus, ses plus fidèles serviteurs. Ainsi, les anciens ministres, Djamel Ould Abbès, Saïd Barkat, Boubekeur Benbouzid, Nouara Saâdia Djaâfer, Hachemi Djiar, El Hadi Khaldi et Amar Mekhloufi, coulent des jours heureux au Conseil de la nation, alors que leurs bilans à la tête de leurs ministères ont été catastrophiques. Cette belle brochette va être rejointe par Miloud Chorfi dont le passage éclair à la tête de l'ARAV, l'Autorité de régulation de l'audiovisuel, n'a pas laissé un souvenir impérissable. Mais le fait marquant dans la nouvelle liste est la désignation de Louisette Ighilahriz, figure de la guerre de Libération nationale. Contactée par El Watan, Mme Ighilahriz a expliqué qu'elle avait accepté de figurer dans le tiers présidentiel, car elle est «un électron libre». La nomination de l'ennemie jurée de… Zohra Drif-Bitat et de Yacef Saâdi peut être perçue comme une nouvelle pique adressée à l'ancienne vice-présidente du Sénat, dont l'engagement avec le Groupe des 19 qui avait demandé à rencontrer le président de la République a provoqué le courroux dans cercle présidentiel. Autre curiosité dans la liste rendue publique : Leïla Brahimi, native de Tlemcen, magistrate et épouse de l'avocat Miloud Brahimi. Dans le savant dosage qui accompagne la confection de la liste présidentielle, on retrouve le poète populaire Ahmed Bouziane, natif de Tiaret, qui avait ému le Président quand, en 2002, il avait déclamé sa poésie à la fin d'un déjeuner. Quatorze ans plus tard, le barde se voit récompensé par un siège au Sénat.