Construite sur les rives de Chao Phraya, le fleuve des Rois, la mégapole de Bangkok fascine par ses nombreux palais, ses temples, ses tours qui s'élancent dans le ciel… Nous avons embarqué de l'aéroport Houari Boumediène à bord d'un A340 de la compagnie Qatar Airlines, le vendredi à 16h, et sommes arrivés à Bangkok le lendemain samedi à 10 heures. Néanmoins, nous avons fait escale à l'aéroport Hamad du Qatar aux environs de minuit. Dans le nouvel avion, le commandant de bord nous annonce que notre voyage va durer 5 heures et demie. Enfin, notre avion atterrit à l'aéroport de Suvarnabhumi de Bangkok à 10 heures, alors qu'à Alger il doit être 4 heures du matin. Une différence de temps et de climat aussi ! Le thermomètre indique 30 degrés centigrades. Et pourtant, nous sommes encore en saison clémente ici en Thaïlande. La prochaine saison qui commence en février prochain sera chaude. Notre premier hic est lié à la langue, surtout que l'accent en anglais des Thaïlandais diffère du nôtre. Qu'à cela ne tienne, mon accompagnatrice arrive tant bien que mal à communiquer, ce qui résout nombre de problèmes. Finalement, une voiture taxi nous prend en charge pour Bangkok, notre destination. Tout au long du voyage, nous sommes subjugués par les nombreuses tours, parfois hautes de 40 ou 50 étages. Mais ce n'est pas seulement cela qui attire les touristes à Bangkok. La ville permet aux visiteurs de découvrir la culture fascinante de la Thaïlande. Métropole dynamique, Bangkok, fondée en 1782 par le premier monarque de l'actuelle dynastie, celle des Chakri, est un centre rayonnant dans les domaines culturel, spirituel et diplomatique. C'est une ville qui s'étend sur 1500 km et compte 10 millions d'habitants, soit le 10e de la population totale. Les gens ne se privent pas de sourire aux visiteurs ; c'est pourquoi on appelle la Thaïlande le pays du sourire. Nous avons pris nos quartiers dans le district de Sukhumvit road. Ce qui est impressionnant, c'est que cette grand avenue est traversée par le skytrain, un train aérien appelé BTS ( Bangkok Transit Système). Ici, les grands boulevards comme Sukhumvit disposent de rues latérales qui portent le même nom avec un numéro qui les distingue les unes des autres. Cette importante avenue compte des centaines de boutiques et de magasins dont beaucoup se spécialisent dans la confection de costumes, de chemises, de cravates… Les tailleurs qui y travaillent sont tous des Indiens. Certains communiquent avec nous en arabe et même en français. Justement, l'usage du français n'a pas cours dans Bangkok. A titre d'exemple, nous avons beau chercher un guide de la ville en français, eh bien nous n'avons rien trouvé dans les librairies . «Please, have you got french books ?» La réponse est non ! Nous nous sommes contentés d'un guide en anglais, d'autant que les caractères sont en latin et donc faciles à lire. On nous recommande une visite au bord de Chao Phraya, le fleuve des Rois, lequel traverse toute la ville avant de s'aventurer dans les canaux adjacents, ce qui permet au visiteur d'admirer les anciens quartiers de Bangkok. Bangkok est appelée justement la Venise de l'Orient parce que les touristes aiment à embarquer dans les petits bateaux pour traverser Chao Phraya, ce qui permet d'embrasser les paysages de la ville. Il faut dire qu'on se bouscule sur les quais pour prendre place dans les petits bateaux. Les touristes, armés de caméras et d'appareils photo cristallisent chaque moment passé sur le fleuve. La prise de photos est une activité incontournable ici à Bangkok. On est subjugué par les nombreux temples et palais qui racontent l'histoire de l'ancien Siam. Alors, cap sur le grand palais ! Il constitue l'une des plus importantes curiosités de la ville. Malgré la chaleur, les touristes prennent d'assaut les lieux. Anglais, Français, Italiens, Finlandais, enfin des touristes de toute l'Europe affluent pour visiter le Grand Palais. Ce dernier est ceinturé par un mur de 1900 mètres. Le palais couvre une superficie de 218 000 m2. Outre le temple du Bouddha d'émeraudes, les palais Chakri Maha Prasat et Borom Phirom, le visiteur peut admirer le Vimanmek, la plus grande demeure en teck doré du monde. D'ailleurs, tous les bâtiments et dépendances sont dorés. Le Vimanmek a été la résidence du roi Chulalongkorn pendant six ans, période importante durant laquelle fut opérée la transition entre le Siam conservateur et traditionnel et la Thaïlande moderne et contemporaine. Parmi les autres curiosités, on nous signale les parcs et jardins dont Bangkok s'enorgueillit à juste titre, d'autant qu'ils constituent des havres de repos et liberté pour les Bangkokois ou tout touriste qui les fréquentent. Nous voici dans le parc appelé Lumphini. Situé au nord de la ville, ce dernier est le lieu de prédilection pour les amateurs de jogging. Enfants, jeunes et moins jeunes s'adonnent à des exercices de footing ou de gymnastique. Parfois, ce sont des familles entières qui s'y rendent pour des séances de course à pied tout autour des pistes du parc Lumphini. Certains n'y viennent que pour s'étendre sur l'herbe et goûter au repos qu'offrent les lieux. Nous avons constaté que tous les jardins disposent d'un lac artificiel où des jeunes utilisent des pédalos comme on le fait par ailleurs dans la mer. Notre hôte, un Thaïlandais de confession musulmane, nous invite à prendre un plat dans un restaurant halal. Z. El Kifflee, puisque c'est de lui qu'il s'agit, nous emmène dans le district des Thaïlandais musulmans, en l'occurrence au Phetchaburi. Un quartier où s'activent et habitent des Thaïs musulmans. Les jeunes femmes et les jeunes filles portent le hidjab. Plusieurs gargotes s'alignent tout le long de la rue que nous traversons de nuit. Le salut connu est «Salam alikoum». Il y a même une mosquée dans le coin. On y a déjà accompli la prière de l'icha. Dans le petit restaurant halal, la serveuse nous présente le menu du jour : il contient, comme de bien entendu, le fameux Pad Thaï, un plat national préparé avec des nouilles de riz sautées, et aussi le Tom yam, un autre plat traditionnel, soit une soupe de crevettes à la citronnelle. C'est une soupe très épicée qui ouvre l'appétit. On peut demander aussi un fried rice, du riz frit avec des écrevisses ou des crevettes. Excellent, ce plat ! Le lendemain, nous nous rendons au quartier arabe situé dans le district Nana, toujours sur le boulevard Sukhumvit. Ici se sont établies quelques familles arabes venues d'Egypte, du Yémen et d'autres contrées arabes. Certains y ont ouvert des magasins proposant toutes sortes de vêtements, de bijoux et d'articles divers et variés. Il y a même des restos portant des enseignes en arabe. On n'y sert que des aliments licites. Ce qui est remarquable, c'est que même l'eau minérale vendue dans les supermarchés porte le label «halal». Les Arabes, surtout ceux qui viennent des pays du golfe, sollicitent les services des cliniques pour se soigner. Il existe en effet de nombreuses cliniques à Bangkok qui offrent des services intéressants en matière de soins. Le tourisme médical est devenu une source de rentrées de devises pour le pays. On ne peut passer sous silence la vraie tradition thaï qu'est le massage. Partout où nous nous sommes rendus, nous avons constaté la présence de salons spécialisés dans le massage. Ce qui ne manque pas d'attirer notre attention, c'est que les masseuses portent la même tenue, ce qui les distingue des autres masseuses. Les soins proposés sont le massage thaï, le massage traditionnel, le massage à l'huile, le massage des pieds, des mains, du corps. Les prix varient d'un salon à un autre. Cela va de 100 bahts (équivalent à 300 DA) à 700 bahts. Cela dépend des soins demandés et de la place du salon. Si vous vous rendez à Bangkok, n'oubliez pas de visiter le mythique quartier chinois, appelé à juste titre Chinatown. Les Chinois se sont établis en Thaïlande depuis le XIVe siècle, y trouvant un terrain fécond et favorable pour leur économie. Dans ce quartier aux couleurs chinoises se bousculent des boutiques, des échoppes, des magasins spécialisés dans la vente de bijoux en or pur. En effet, les bijoux sont en or 24 carats. On le voit à leur brillance. Dans les autres rues de Chinatown, on trouve de tout : des victuailles, des épices, des gargotes, des marmites desquelles s'échappent des odeurs que nous ne connaissons pas. Les chinois usent et utilisent des épices et des ingrédients dont nous ignorons même le nom. Un quartier à visiter pour la charge émotionnelle et épicée qu'il procure au visiteur.