Une équipe pluridisciplinaire de 33 spécialistes a séjourné pendant deux jours dans la région et a pu alléger la longue liste des patients qui attendaient d'être opérés. Dans le cadre de la mise en œuvre d'un jumelage entre le CHU d'Oran et l'établissement public hospitalier d'Akbou, des rencontres médicochirurgicales se sont tenues les 2 et 3 février. Composée de 33 médecins spécialistes, dont 12 professeurs, l'équipe pluridisciplinaire du CHU d'Oran s'est installée à l'EPH d'Akbou pour y tracer une feuille de route. «Nous avons déjà fait plusieurs wilayas du Sud. Notre établissement emploie un millier de médecins et il faut exporter ce potentiel afin que les patients aient tous les mêmes chances» déclare d'emblée le docteur Mansouri Mohamed, directeur général du CHU d'Oran. De son côté, le professeur Chafi soutient «qu'il ne s'agit pas seulement d'un transfert de techniques, mais de volonté. Ces rencontres doivent stimuler le personnel médical d'ici pour fournir plus d'efforts». «Cette convention n'est pas valable pour deux jours seulement, mais pour une longue durée et les malades que l'EPH d'Akbou ne pourra pas prendre en charge seront transférés au CHU d'Oran. Aussi, des médecins et des paramédicaux y seront reçus pour des formations», assure M. Kechah, directeur de l'EPH d'Akbou. Des spécialistes en dermatologie, urologie, gastrologie, neurologie, pneumologie et gynécologie se sont rendus à Seddouk, Chellata et Ighil Ali où ils ont ausculté plus de 600 malades. Jamais ces EPSP n'ont enregistré une telle affluence de patients. «Beaucoup de pathologies ont été diagnostiquées», affirme un spécialiste. «Je suis soulagé que ma fille, atteinte d'eczéma, ait consulté un dermatologue qui était introuvable auparavant», dit un père de famille. Cent opérations en deux jours Des orientations pour des examens minutieux ont été données et des rendez-vous pour des patients nécessitant des interventions chirurgicales ont été fixés. «Si un patient est muni d'un bilan complet justifiant l'urgence d'une intervention chirurgicale, il passe au bloc opératoire de l'EPH d'Akbou immédiatement», explique le Pr Boussif. Le service de chirurgie de l'EPH d'Akbou a connu un mouvement inédit durant ces deux journées. En deux jours seulement, 100 patients ont subi des interventions chirurgicales lourdes. Guidée par le Pr Boubeker, l'équipe de chirurgiens a introduit une nouvelle technologie à Akbou, à savoir la laparoscopie. «Le dossier médical de ma mère était aux oubliettes. Merci à ces chirurgiens qui l'ont sauvée», déclare un jeune homme. Toutefois, ce record a levé le voile sur des insuffisances prévalant au sein de l'EPH d'Akbou. «Comment se fait-il que vous opériez deux patients par jour alors que cette équipe a réussi à en opérer 40 ? Il y avait du laisser-aller avant», martèle le Dr Hamoumou Mustapha, DSP de Béjaïa, en s'adressant au directeur de l'EPH. Des communications et des conférences ont été animées par des professeurs où des techniques en application au CHU d'Oran ont été expliquées à l'assistance constituée de médecins, paramédicaux et étudiants en médecine. Au cours d'une communication sur les urgences, le Dr Mansouri a affirmé que le CHU d'Oran est en train de former des agents de sécurité en matière de tri des patients qu'ils pourront orienter vers le service approprié après la communication des symptômes. «Les autres établissements doivent songer à adopter cette méthode» dit-il.