La chirurgie sous cœlioscopie à de beaux jours devant elle. C'est ce que s'efforce à expliquer, aux médecins internes, le Pr. Boubekeur Mohamed, médecin-chef du service de Chirurgie générale au Centre hospitalo-universitaire Hassani Abdelkader. Il en fera la démonstration, une fois encore, à l'occasion d'une intervention chirurgicale effectuée dimanche par un groupe de chirurgiens niçois (France), sur un patient âgé de 22 ans présentant une hernie. C'est devant une vingtaine d'étudiants en médecine que quatre professeurs niçois ont conjointement procédé, avec l'équipe de chirurgiens du Pr. Boubekeur, à une retransmission en direct (télé-chirurgie), à partir du bloc opératoire, de cette intervention concluante qui a duré moins de deux heures. Cette intervention retransmise en direct dans la salle des conférences du service de chirurgie s'inscrit, selon les médecins, dans le cadre de la formation des futurs chirurgiens appelés à faire preuve d'une parfaite maîtrise de la coelioscopie, à consolider leurs connaissances acquises et à affiner leurs techniques opératoires. « Vous savez qu'actuellement, en chirurgie, les gens ont tendance à se spécialiser. Là, nous procédons par étapes. Cette fois-ci, nous avons invité les spécialistes de la chirurgie de la paroi herniaire sous coelioscopie. La prochaine fois, nous solliciterons ceux qui sont spécialisés dans la cancérologie du rectum, de l'oesophage et autres pathologies », souligne le Pr. Boubekeur. Contrairement à la chirurgie conventionnelle, la coelioscopie (ou laparoscopie) s'effectue à l'aide d'un dispositif optique, par l'introduction d'un endoscope (caméra miniature munie d'un système lumineux) dans la cavité abdominale à travers une petite incision, évitant au patient « un plein emploi » du bistouri. Car, comme l'explique notre interlocuteur, c'est une chirurgie qui n'est pas rutilante, est esthétique, évite les complications et autres infections, coûte moins cher et permet une reprise fonctionnelle rapide pour le patient. En un mot, c'est une chirurgie du confort, dit-il. Ainsi, le gain de temps lors de l'intervention et la diminution du séjour hospitalier (au lieu de quatre jours ou cinq jours en post-opératoire, le malade peut sortir le lendemain), induit une économie substantielle pour le CHU. « La nouveauté, aujourd'hui, consiste à apprendre aux médecins internes de nouvelles techniques très pointues dans la chirurgie, utilisant des plaques résorbables pour sa réparation », précise le Pr. Boubekeur qui situe le nombre d'interventions réalisées sous coelioscopie au niveau du CHU à près de mille, depuis son introduction en avril 1992 à la clinique les Palmerais (Oran), sous la direction du Pr. Kendil Snoussi.