Plus d'une dizaine de salles de soins attendent leur mise en service. Le phénomène du squat des structures publiques de santé s'est beaucoup banalisé dans la région. La promotion des soins de proximité reste un vœu pieux pour des milliers de citoyens de la wilaya de Boumerdès. Contrairement à ce qui a été énoncé dans la carte sanitaire de 2007, le rapprochement des structures de soins du citoyen ne s'est jamais traduit dans les faits. La wilaya compte plus d'une quinzaine de salles de soins qui ne sont d'aucune utilité pour les populations locales. La commune de Chabet El Ameur à elle seule dispose de quatre unités qui tardent à être ouvertes pour assurer les consultations de base. Il y en a également trois à Ammal, deux à Naciria, Baghlia, Issers et une à Timezrite et Taourga. A défaut de les aménager et de les équiper en moyens nécessaires, les services concernés concentrent tous leurs efforts sur les structures hospitalières, constamment dépassées à cause du flux de patients dont la plupart devraient être pris en charge au niveau des structures sanitaires de base. Il y a des années de cela, les autorités locales justifiaient la fermeture des salles de soins par l'insécurité. Aujourd'hui, cet argument ne tient plus. «Maintenant, on a inventé d'autres prétextes. Cela fait plus d'une année qu'on attend la dotation de la salle de soins du village Aït Sidi Amara en moyens humains et matériels. Mais les services de la direction de la santé ont émis des réserves des plus futiles telles que le manque d'interrupteurs ou de lampes», dénonce un élu à l'APC. Ce genre de réserves qui semblent obéir à une logique dictée d'en haut sont invoquées comme un leitmotiv à chaque fois qu'il y a une demande d'ouverture d'une structure sanitaire. Ce qui nous a été confirmé par des habitants des villages de Bentafat (Chabet El Ameur) et Chender (Naciria) où deux nouvelles salles de soins ne sont pas mises en service depuis plus d'un an. Engagements non tenus Fermées depuis des années, certaines unités de soins de la wilaya ont été transformées en logements d'habitation. C'est le cas de celle se trouvant à Ouled Ali, qui a été squattée par le propriétaire du terrain sur laquelle elle a été réalisée. «C'est la faute aux autorités locales qui n'ont pas honoré leurs engagements vis-à-vis de l'indu occupant. Elles lui ont promis un logement en contrepartie du terrain qui leur a été cédé, mais elles ne lui ont rien donné pour le moment», dénonce un habitant du village. Cette attitude irresponsable qui discrédite les représentants de l'Etat aux yeux du citoyen est relevée également à Ouled Ameur, où la salle de soins construite il y a 10 ans est occupée à ce jour par une famille propriétaire de l'assiette foncière l'abritant. Bien évidemment, ce sont les villageois qui payent les conséquences de la volte-face des élus locaux. Eux, qui se déplacent jusqu'à la polyclinique du chef-lieu pour une simple consultation médicale. Il faut dire que le phénomène du squat des structures publiques s'est beaucoup banalisé dans la région ces dernières années. Les salles de soins des villages Ouled Bounoua (Cap Djinet), Ighoumrassen (Issers) et Iwaryachen (Naciria) sont, elles aussi, occupées depuis plusieurs années par des familles mal logées. Les maires semblent incapables de solutionner ce problème. Certains s'en défendent par le fait qu'ils n'ont pas la prérogative d'octroyer des logements ou de réquisitionner la force publique. A Naciria, au lieu de reloger ou d'évacuer l'indu occupant, les élus disent avoir décidé d'inscrire une autre salle de soins. Un projet très coûteux qui risque de ne jamais voir le jour.