Les villageois sont durement pénalisés par l'insuffisance de la couverture sanitaire qui les oblige à parcourir plusieurs kilomètres pour une simple consultation médicale. La couverture sanitaire dans la wilaya de Boumerdes, notamment en zones rurales, voire même dans certains chefs-lieux communaux, fait toujours défaut.Les efforts consentis par l'Etat et les politiques mises en œuvre pour garantir les soins nécessaires aux citoyens dans cette région n'ont pas eu l'effet escompté ; une situation qui pénalise durement les villageois et oblige beaucoup d'entre ces derniers à parcourir plusieurs kilomètres pour un besoin d'une simple consultation médicale. Ce qui n'est pas une mince affaire pour les patients atteints de maladies nécessitant une prise en charge régulière au niveau des établissements sanitaires suffisamment équipés dans les grandes agglomérations urbaines. Actuellement, une vingtaine de salles de soins, réalisées durant les vingt dernières années dans différentes communes de la wilaya, ne sont pas encore mises en service. Certaines, comme celles implantées aux villages Ouled Ali, Sriaâ, Ouled Abdellah, Ouaryacha, Tala Alouche, Ben Salah, dans les communes respectivement de Thénia, Sidi Daoud, Naciria, Ammal, Béni Amrane, ont toujours leurs portes fermées, sinon abandonnées. C'est le cas aussi aux villages de Aïn Skhouna et d'Ouled Ameur, dans la commune de Bordj-Menaiel. Les habitants qui y vivent toujours souffrent des déplacements chers et éprouvants vers la polyclinique ou l'EPH (établissement public hospitalier) du chef-lieu pour y recevoir des soins appropriés. «Comment peut-on rester ici lorsque la situation se dégrade de jour en jour ? On nous a construit, certes, une salle de soins dont les travaux sont achevés, mais elle ne sert à rien pour le moment, puisque elle est toujours fermée», regrette un habitant de Aïn Skhouna, imputant la responsabilité de cette fermeture à la DCP. Celle-ci invoque «la non-conformité des travaux avec les normes en vigueur pour laquelle les réserves émises ne sont pas encore levées». La salle de soins d'Ouled Ameur connaît une situation similaire, apprend-on des villageois, selon lesquels, cette structure de santé est occupée illicitement par le propriétaire du terrain, qui réclame l'indemnisation nécessaire en exigeant des services concernés à se conformer à leurs engagements en la matière. Plusieurs autres établissements de ce type sont relégués aux oubliettes après leur lancement il y a plus de quatre années.C'est le cas par exemple des unités de soins des villages Ouled Sidi Amara (Timezrit), Ouled Ali, Ouled Boudoukhane et Ouled Ben Tafat, dans la commune de Chabet El Ameur. A l'ouest de la wilaya, la situation est presque la même. La commune d'Ouled Heddadj ne dispose que d'une salle de soins au chef-lieu et d'un centre de santé aux capacités et aux moyens matériels et humains limités, dira un élu. A Larbatache, le centre de santé de la ville, qui a connu récemment des travaux de réhabilitation, n'est pas encore doté d'équipements nécessaires. En revanche, la maternité de la commune assure de très bons services et que des habitants des autres communes y trouvent une bonne prise en charge. A Boudouaou, les quartiers et villages sont tellement trop peuplés que les prestations assurées par leurs petites salles de soins, limitées, ne suffisent guère. H'laimia et Benmerzouga, avec leurs 60 000 habitants chacune, nécessitent, elles, une couverture meilleure, comme c'est le cas également pour la commune de Khemis El Khenchna, dont les quatre salles de soins dont elle est dotée, ne peuvent assurer une bonne prestation de service à ses 80 000 habitants.